Santé militaire: L’armée camerounaise au front pour un meilleur accès aux soins

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D’après le directeur de la Santé militaire au ministère de la Défense, le colonel-médecin, Emile Abeng Mbozo’o, les forces de défense disposent non seulement de cinq hôpitaux militaires de Région, mais aussi de plus d’une centaine de formations sanitaires dans les départements, les arrondissements, y compris dans la péninsule de Bakassi. Les civils représentent 70% des patients.  Au-delà de l’offre des soins, l’Armée camerounaise est l’un des maillons essentiel dans la lutte contre la pandémie de Coronavirus.

Au Cameroun, l’armée compte plus de 2200 personnels de santé. Au grade des officiers : médecins généralistes, dentistes, vétérinaires, spécialistes, pharmaciens, professionnels de santé publique, diététiciens, infirmiers, administrateurs des services de santé, les non-officiers sont particulièrement les infirmiers (aides-soignants, infirmiers brevetés, infirmiers diplômé d’Etat),  les techniciens de Laboratoires et à cela s’ajoute les civils.

Ce personnel est reparti dans les différentes formations sanitaires militaires disséminées à travers le triangle national. D’après les chiffres de la direction de la Santé militaire, le pays dispose d’un hôpital d’instruction des Armées, 05 hôpitaux militaires de Région, 10 centres médicaux militaires de secteur, 50  centres médicaux militaires de formation, 40 infirmeries de formation entre autres. 

« Même si le rôle des hôpitaux militaires vise aussi à soulager les autres services de la Santé publique de la charge de soigner les militaires. Autant, les hôpitaux militaires soignent les civils et les militaires, autant, ils prennent souvent en charge des rebelles. Il y a une vingtaine de mois, à l’issue des affrontements survenus dans la région du Sud-Ouest, des blessés avaient été enregistrés chez les militaires et du côté des manifestants. Instruction avait alors été donnée d’embarquer tous les blessés à bord des véhicules militaires et de les soigner à l’hôpital militaire de Douala aux frais de l’Etat. Dans la confidentialité, la sécurité et l’efficacité qui caractérisent les structures sanitaires militaires » souligne Cameroun Tribune du 27 août dernier.

 Il n’est pas superflu de noter, par exemple, que la morgue de l’hôpital militaire de Douala est de plus en plus sollicitée par les populations de la capitale économique pour le professionnalisme de son personnel, au même titre que celle de Yaoundé. Au-delà des services habituels, les forces de défense accordent une large part à la formation. Les recyclages, les stages de perfectionnement ou d’imprégnation sont réguliers dans le but d’adapter le personnel militaire à l’évolution du monde médical en perpétuelle mutation.

L’armée dans la riposte des épidémies

Grace à ses structures de surveillance à savoir le Centre de Recherche pour la Santé des Armées (CRESAR), le Service des Pandémies et le Service de la Médecine Préventive et Hospitalière a toujours agit avec efficacité dans la riposte des différentes épidémies et pandémies qui secouent le Cameroun.

A titre d’exemple,  lasimulation nationale de l’épidémie de Cholera, 2017 (Global Health Security Agenda – GHSA/MINSANTE) ; Grippe Aviaire (H5N1), 2016/2017 ;  Appui permanent à la lutte contre la pandémie du VIH ; l’élaboration des plans opérationnels multisectoriels ; les apports multiformes en qualité de membre permanent du comité de prévention de la transmission des maladies aux frontières du Cameroun tout comme à l’Instance de Coordination nationale du Fonds Mondial pour la Malaria, le Sida et la Tuberculose. La santé militaire avec ses différents services Administratifs, Soins, laboratoires et recherche participe à toutes les phases de la mise en œuvre du plan national de préparation et de riposte en cas d’urgence de santé publique telles que les catastrophes et les épidémies.

Lutte contre la Covid-19 : la riposte de l’Armée camerounaise

Suite à la survenue de la pandémie de coronavirus au Cameroun, les Forces de défenses et de sécurité ont entrepris non seulement les actions de sensibilisation, la production des masques de protection et des gels hydro-alcooliques. Pour accompagner la gestion du Coronavirus par le personnel militaire, un autre matériel a été ajouté en apport. Il s’agissait de brancards, de seaux-robinets, et d’un système d’isolement à pression négative. En outre, le Mindef Joseph Beti Assomo, a également prescrit l’usage des gestes barrières préconisés par les autorités sanitaires du ministère de la Santé Publique du Cameroun. Ces mesures prescrites par le gouvernement sous hautes instructions du Chef de l’Etat, Chef des Armées S.E. Paul Biya, ont manifestement permis de préserver la santé du  personnel militaire et celui de son entourage.

L’exemple camerounais du BIR dans la lutte contre le coronavirus

Au-delà des opérations militaires menées avec brio aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières nationales, le Bataillon d’Intervention Rapide, corps d’élites apporte une aide considérable aux populations qui font face à la pandémie du Covid-19.

Malgré les multiples fronts,  les Soldats sont restés en première ligne et font montre de tous feux  pour venir à bout de cette pandémie. Ils ont été vus lors des campagnes de détection du virus auprès de leurs compatriotes notamment dans les campagnes, éloignées des grands centres, pour y rencontrer leurs congénères et procéder à des tests sur les personnes symptomatiques, dans le but de leur offrir les soins nécessaires. Ce qui a notamment permit de déterminer le nombre réel de cas.  Grâce à ses capacités logistiques, le BIR a été l’outil idéal des autorités camerounaises pour une opération d’envergure.

Coutumiers des missions humanitaires, en coopération avec la Croix-Rouge ou d’autres ONG, le BIR offre par ailleurs des consultations médicales gratuites, des médicaments, mais également de l’eau potable et des vivres en quantité. Des livraisons auxquelles s’ajoutent des masques en tissus, visant à arrêter la propagation du virus, mais aussi du savon et du gel hydro alcoolique. Des actions qui font du Cameroun, l’un des Etats d’Afrique centrale et occidentale en pointe en matière de détection, car elles permettent aux malades d’avoir à disposition, le traitement indiqué.   Un constat optimiste au moment où la crainte de voir une seconde vague épidémique déferler sur le monde apparaît.

Coronavirus : l’Armée renforce les capacités de ses experts

Le personnel médical a suivi une formation y relative au mois d’août 2020 à Ebolowa. La pandémie du Coronavirus continue de faire des ravages dans le monde entier. Même si la courbe de la situation épidémiologique au Cameroun est plutôt stable, on continue d’être en éveil pour ne pas être pris de cours par une éventuelle résurgence des cas de contamination. L’armée, qui s’est également mobilisée dans la lutte contre cette pandémie, continue de renforcer son artillerie. Les personnels médicaux de l’armée, 29 au total, à travers un atelier de formation des formateurs, se sont mis à jour sur la prise en charge des personnes infectées par le virus dans leurs formations sanitaires à Ebolowa dans la région du Sud. Il s’agit du «renforcement des capacités des personnels des hôpitaux militaires, sur les questions de prise en charge, la prévention et le contrôle des infections, en contexte de pandémie». 

Cet atelier de formation s’est  déroulée en présence du directeur de la santé militaire, Émile Ferdinand Abeng Mbozo’o. La formation «va permettre aux bénéficiaires de prévenir les infections, en contexte hospitalier ou en caserne. Autre objectif: les outiller afin qu’ils puissent réagir de manière appropriée devant les cas suspects ou confirmés de Covid-19», précise le Dsm.  Cette formation arrive à point nommé pour le personnel médical militaire. Les personnels des hôpitaux militaires n’avaient pas encore reçu une quelconque formation dans ce sens. Il était donc impératif de les former. Lorsqu’on peut relever que la fréquentation des formations sanitaires de l’armée, par les personnes non militaires, comme l’a reconnu le directeur de la santé militaire, est élevée et atteint parfois les 70%, de proportions des patients qui sollicitent les services de soins .

Joseph Mbeng Boum

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