Tuberculose pédiatrique : Les acteurs communautaires à l’école de la prise en charge

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Pour un diagnostic définitif afin d’améliorer le dépistage et l’issue du traitement de la tuberculose pédiatrique, le ministère de la Santé publique à travers le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) en collaboration avec l’ONG-Fis a organisé un atelier de formation et de recyclage des acteurs communautaires dans la lutte contre la tuberculose pédiatrique au Cameroun du 21 au 22 août 2024, à Mfou dans le département de la Méfou-et-Afamba, région du Centre.

Selon le Dr. Simo Epse Nenwouo et Al, dans un article scientifique intitulé : « Épidémiologie et issue de traitement de la tuberculose de l’enfant à Yaoundé, Cameroun », publié en 2016, six mille huit cent vingt-sept cas de TB ont été enregistrés dans les collectivités territoriales décentralisées CDT de la ville de Yaoundé, 277 (4,1 %) représentaient les enfants de moins de 15 ans. Cent cinquante-trois (55,2 %) étaient des filles et 124 (44,8 %) des garçons, avec une médiane (25e–75e) de 9 (4–13 ans).

Dans la conclusion de l’étude, les auteurs avouent que la tuberculose de l’enfant représente moins de 10 % des cas de TB notifiés dans notre contexte. Nous savons tous que ce pourcentage ne reflète pas la réalité parce que la tuberculose pédiatrique est encore sous-diagnostiquée dans nos formations sanitaires à cause de la non maitrise de la pathologie par certains professionnels de la santé et les parents des enfants qui souffrent de la tuberculose. Pour un diagnostic définitif afin d’améliorer le dépistage et l’issue du traitement, le ministère de la Santé publique à travers le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) en collaboration avec l’ONG-Fis a organisé un atelier de formation et de recyclage des acteurs communautaires dans la lutte contre la tuberculose pédiatrique au Cameroun du 21 au 22 août 2024, à Mfou dans le département de la Méfou-et-Afamba, région du Centre.

Le Cameroun a pour objectif de mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030. Afin d’accomplir son objectif, le Minsanté à travers le PNLT a instauré une stratégie nationale axée sur le dépistage et le diagnostic précoce des cas de tuberculose, le traitement adéquat des patients, la prévention de la maladie, la participation de la communauté, la formation des professionnels de santé, le plaidoyer, la communication et la mobilisation sociale. « L’atelier de formation et de recyclage des acteurs communautaires dans la lutte contre la tuberculose pédiatrique au Cameroun est un projet qu’on met en œuvre depuis mai 2023, il est rendu à sa deuxième phase », explique Antoine Olongo, chef du projet du projet TB_PEC@2.0.

Selon le rapport des résultats du Fonds mondial, 25 000 personnes sont sous traitement antituberculeux au Cameroun, 150 personnes sous traitement contre la tuberculose pharmaco-résistante, 4 200 patients tuberculeux et séropositifs au VIH sous traitement antirétroviral et 6 800 personnes exposées à la tuberculose ayant reçu un traitement préventif, a indiqué le site d’information : africanconstituency.org. En effet, rendue à sa deuxième phase, « il était question pour nous de recycler les acteurs avec lesquels on a travaillé l’année dernière. Il s’agit de mettre à jour les informations sur la tuberculose pédiatrique comme toutes les autres maladies. La tuberculose pédiatrique est essentiellement dynamique », a-t-il ajouté. En plus, « il était question de réactualiser les informations sur la tuberculose auprès de ces personnes et de former les nouveaux acteurs parce qu’il faut dire que cette année, dans notre phase d’extension du projet, on est passé de 15 formations sanitaires à 35 et du coup, il fallait former les 20 nouveaux autres acteurs qui nous ont rejoint cette année aux techniques de diagnostic, de prévention, de screening de la tuberculose pédiatrique ». Le même rapport révèle les taux de progression louables des efforts de lutte contre la TB au Cameroun depuis 2010 comme suit : La couverture du traitement antituberculeux est passée de 47 % en 2010 à 50 % en 2021 ; le taux de réussite du traitement antituberculeux (toutes formes de tuberculose) est passé de 78 % en 2010 à 86 % en 2020, le taux de réussite du traitement contre la tuberculose multirésistante qui était de 89 % en 2010 est descendu à 83 % en 2019 ; le taux de patients porteurs de la tuberculose et séropositifs sous antirétroviraux, quant à lui, est passé de 51 % en 2010 à 99 % en 2021.

« On peut se dire aujourd’hui que les objectifs ont été atteints. » Mais également, l’une des innovations de cette année, qui est même d’ailleurs la grande et la première dans la société civile camerounaise et dans la lutte contre la tuberculose, c’est que désormais les données de notre projet, les données communautaires, seront visualisées dans les formations sanitaires au Cameroun : à partir de ce système, on peut visualiser ce que fait la société civile dans la lutte contre la tuberculose au Cameroun. Et donc, l’ONG FIS est la première organisation de la société civile, à faire cela avec le ministère de la Santé publique, notamment la cellule de l’information sanitaire. C’est l’une des choses que nous sommes en train de faire. Il s’agit de former ces gens à renseigner le formulaire du projet TB_PEC@2.0 qui est désormais visualisé.

 Pour la prise en charge de la tuberculose pédiatrique au Cameroun, une mesure a été mise en place. « Déjà qu’on paye tous les coûts catastrophiques liés à la prise en charge de la tuberculose de ces patients ; on apporte un appui nutritionnel à ces patients, entre autres ; et on veille à ce que toute personne enrôlée, mise en traitement, au bout de 6 mois, qu’il y ait un succès grâce à ce traitement », a-t-il conclu. Ils sont venus apprendre les nouvelles notions sur la tuberculose, ils sont venus apprendre comment renseigner dorénavant les données des projets TB-PEC @ 2.0 dans les formations sanitaires de la ville de Yaoundé.

Elvis Serge NSAA

 

« Mon souhait, c’est que tout se passe bien comme l’année dernière »

Antoine Silvère Olongo, chef du projet TB-PEC @ 2.0

Pour participer à la formation, il faut être convié, et ici, on a convié tous les acteurs clés dans les sites dans lesquels on met en œuvre notre projet. Le souhait que l’on a, c’est que cette année cela se passe bien comme l’année dernière ; car nous avons eu un résultat très satisfaisant dans le cadre de ce projet et on a l’espoir de penser que cette année on aura encore les mêmes résultats, sinon mieux encore. Parce que les inspecteurs n’ont pas changé, ils ont été revus à la hausse et on sait qu’avec le nombre d’acteurs qu’on a sur le terrain, avec le dynamisme de ces acteurs, on va une fois de plus booster ces indicateurs et même les dépasser à plus de 50 à 75 %. Il faut dire ici qu’on a deux types d’acteurs : d’un côté les acteurs superviseurs et de l’autre les acteurs communautaires. Les acteurs superviseurs sont ceux-là qui sont en poste fixe au niveau de toutes les formations sanitaires et, davantage, les collectivités territoriales décentralisées (CDT). Ils sont prioritairement les coordonnateurs de ces CDT ou les majors de ces CDT ; ils sont au front dans la lutte contre la tuberculose au niveau des formations sanitaires. Et de l’autre côté, ce sont des acteurs communautaires qui ont été mis à disposition par les expertises de santé, des districts de santé et validés par la région, c’est-à-dire les groupes techniques régionaux de la lutte contre la tuberculose au niveau de la région, qui ont été mis à la disposition de l’ONG FIS. Les critères, il suffit simplement qu’ils aient un fort encrage communautaire et qu’ils aient une parfaite ou basique connaissance de la tuberculose ; et donc qu’ils soient à même d’aller en communauté, de rechercher tous les signes et symptômes de la tuberculose et de les référer vers les CDT pour la suite de la prise en charge.

Propos recueillis par Audray NDENGUE Stg

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