Données pour la santé au Cameroun – Le Minsanté veut soigner ses statistiques

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Le Dr. Manaouda Malachie, ministre  de la Santé publique veut doter son département ministériel d’outils et de systèmes nécessaires pour collecter et utiliser les données afin de prioriser les défis sanitaires et d’élaborer des politiques de santé publique appropriées.

Le Secrétaire général du ministère de la Santé publique, le Pr. Louis Richard Njock, représentant personnel du ministre de la Santé publique, le Dr. Malachie Manaouda a présidé le lundi 18 janvier 2021, la cérémonie de lancement officiel de l’initiative « Données pour la santé » à Yaoundé. Il ressort que de nombreux pays manquent d’informations essentielles sur la santé publique. Quand bien même elles existent,  ils ne les utilisent pas pour étayer des décisions fondées sur des données fiables concernant les programmes de santé publique. Par exemple, moins de la moitié des décès dans le monde ne sont pas enregistrés, ce qui signifie que 29,4 millions de décès dans le monde ne sont pas enregistrés et 83% de la population mondiale (150 pays) ne dispose pas des statistiques fiables sur les causes de ces décès. De même,  plus de 40% des 128 millions d’enfants nés dans le monde chaque année ne sont pas officiellement enregistrés.

Au Cameroun,  69% d’enfants ne sont pas enregistrés à l’état civil et sur les 1.587.600 enfants inscrits à l’école,  32% n’ont pas d’acte de naissance. Souvent, les gouvernements ne disposent pas des données de santé publique essentielles pour hiérarchiser les problématiques, communiquer avec les intervenants et planifier des stratégies. Ce manque de données signifie que de nombreuses décisions en matière de politique de santé sont prises sans les informations de base nécessaires pour prendre des décisions éclairées. Le manque de données affecte ainsi de manière disproportionnée les pays à revenu faible et intermédiaire. Selon Bloomberg Philanthropies, 60% de ces pays ne communiquent aucune donnée, soit une population de 2milliards de personnes.

Environ 6000 agents communautaires de santé polyvalents pour la surveillance des événements et la référence dans les institutions habilitées.

L’Initiative données pour la santé (Ids), vise en conséquence à relever ces défis en renforçant la collecte et l’utilisation d’informations essentielles en matière de santé publique. Financée par la fondation Bloomberg Philanthropies et le gouvernement Australien,  l’initiative Données pour la santé aide les gouvernements à améliorer la collecte et l’utilisation d’informations sur la santé publique.  Ce qui participe du perfectionnement de la qualité de l’enregistrement des naissances et des décès,   au développement des approches innovantes pour la réalisation des enquêtes sur les maladies non transmissibles  et l’amélioration de l’utilisation des données pour garantir un impact maximal en termes de politique et de définition des priorités.

Dans une démarche de redynamisation du système d’enregistrement des faits d’état civil lancé depuis 2010 par le gouvernement camerounais,  le Ministère de la Santé Publique a mis en place une approche innovante pour faciliter cette procédure à travers un réseau d’environ 6000 agents communautaires de santé polyvalents pour la surveillance des événements et la référence dans les institutions habilitées. Le  renforcement du devoir de déclaration des faits d’état civil survenus dans les formations sanitaires,  la recherche des partenariats sont également quelques initiatives élaborées dans ce sens.

Au-delà des faits d’état civil,  “Données pour la santé ” va permettre l’amélioration par exemple de la surveillance des maladies non transmissibles,  la mise en place des registres de cancer.  Au terme des différentes phases le Cameroun sera doté d’outils et systèmes nécessaires pour collecter et utiliser les données afin de  prioriser les défis sanitaires et d’élaborer des politiques de santé appropriées.

Elvis Serge NSAA

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