Modernisation : Vers la renaissance de l’hôpital de district d’Elig-Mfomo

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Avec l’affectation des nouveaux médecins  et le renforcement du  plateau technique par l’Ong Arzt hilft! e.V, cette formation sanitaire veut attirer à nouveau les malades.

« Il y a de cela 20 ans,  l’Hôpital de district d’Elig-Mfomo, était le plus grand centre de santé de la Lékié. Les voitures qui faisaient la ligne Obala-Elig-Mfomo, transportaient les malades d’Obala, vers l’Hôpital de District d’Elig-Mfomo. Cet hôpital était très fréquenté par les populations, mais depuis 2006, cette formation sanitaire a perdu sa réputation d’antan », raconte avec nostalgie, le Maire de la Commune d’Elig-Mfomo. Le mal est diagnostiqué par les autorités sanitaires et politiques. Les malades quant à eux évoquent l’indisponibilité du personnel de santé, le coût des soins élevé et le fort taux de décès. Pour le Maire Stanislas Ayissi, c’est l’absence des médecins qui a éloigné les malades de cette formation sanitaire. Une raison que expliquée autrement par le Directeur de l’hôpital. «  J’ai dit au Sous-préfet que je ne peux pas demander à un médecin qui n’a pas de salaire, de s’installer ici à Elig-Mfomo, alors qu’il a une autre formation sanitaire qui lui donne de l’argent », relève le directeur de l’hôpital d’Elig-Mfomo. Il y a des maisons d’astreintes qui ont été construites ici à Elig-Mfomo, donc le problème est ailleurs. Le Gouvernement de la République à travers le Ministre de la Santé Publique a apporté une thérapie de choc. On peut dresser comme réalisation, l’affectation des nouveaux médecins, la rénovation des bâtiments et le renforcement du  plateau technique.

E.S.N

 

Interview-Dr Alain Nguento

« L’âge c’est un facteur de risque »

Dr Alain Nguento MD, président fondateur de l’Ong Arzt hilft e.V,  donne les raisons de l’organisation d’une campagne de sensibilisation des populations de l’Arrondissement d’Elig-Mfomo, sur les accidents vasculaires cérébraux  à l’hôpital de District d’Elig-Mfomo.

Est-ce que vous pouvez dresser le bilan de vos trois jours de campagne de sensibilisation contre les Accidents vasculaires cérébraux, à l’hôpital de district d’Elig-Mfomo ?

Nous avons organisé ce programme, c’est le deuxième. Le lancement de ce programme, que l’ONG a jugé important pour l’amélioration des soins de nos populations, comme on le fait depuis plus de 10 ans. Particulièrement pour Elig-Mfomo, c’est le même format. C’est-à-dire, un jour de consultation gratuite de neurologie, avec un accent sur les Accidents vasculaires cérébraux (AVC), un jour sur la formation du personnel médical sur la symptomatologie, sur la prise en charge et la présence des AVC. Le troisième jour se termine par une marche sportive parce que, la sédentarité est l’une des premières causes des AVC. C’est pourquoi nous mettons l’accent là-dessus. Maintenant,  les missions de l’ONG se basent sur quatre points : nous avons l’offre des soins gratuits avec les campagnes de santé ; nous avons la formation du personnel médical, échange de connaissance ; nous apprenons, ils apprennent dans tous les domaines. Nous avons l’offre du matériel médical et nous avons aussi le support au niveau social, les orphelinats, l’offre d’eau potable dans les orphelinats, dans les villages ou dans les centres qui sont dans le besoin. Et par là, nous contribuons à la lutte contre les maladies hydriques.

Nous nous retrouvons dans la santé et ça, c’est la mission principale de l’ONG. Nous sommes sur le terrain depuis 2010. Mes collègues parlaient de la contribution de tout un chacun. L’ONG Arzt hilft e.V fait sa part et je sais que dans le maillon de la prise en charge sanitaire de nos populations, tous les acteurs, chacun sait ce qu’il a à faire, pour ceux qui ne savent pas, on leur apprend. Par exemple, si la population ne sait pas ce qu’il faut faire en cas d’AVC, il faut leur apprendre. Chaque médecin, le ministère sait ce qu’il a à faire, la mairie sait ce qu’elle a à faire, les autorités administratives savent ce qu’elles ont à faire,  nous tous nous savons qu’un pays ne peut se développer si son système de santé n’est pas à jour. Pour ma part, l’Ong Arzt hilft e.V, nous faisons ce que nous savons.  C’est ce que nous pouvons faire de manière concrète.  Je sais que tous savent ce qu’il faut faire. J’appelle tout un chacun à s’imprégner de la manière la plus rigoureuse et la plus forte, pour que nos populations bénéficient, pour que notre système de santé soit meilleur. C’est ça.

Vous avez dit que les patients peuvent éviter l’AVC à 50%. Par quel moyen cela est possible ?   

La première des choses, c’est d’adapter son hygiène de vie, parce que nous savons que l’âge est un facteur de risque, le diabète est un facteur de risque, l’hypertension artérielle est un facteur de risque. Il faut manger moins gras, se mouvoir c’est déjà quelque chose. Si le patient prend déjà soin d’aller régulièrement chez son médecin, c’est une manière d’éviter, s’il prend les médicaments qu’on lui a prescrit, c’est déjà quelque chose, s’il mange moins gras, c’est déjà quelque chose. S’il applique tous cela, de A à Z, il peut éviter l’AVC à 50%, voire plus. Maintenant, il y a les facteurs qui ne sont pas influençables par le patient lui-même. Tu ne peux pas éviter de vieillir, le patient ne peut rien faire. Le patient ne peut pas changer ses gènes. S’il a une maladie génétique ou de coagulation, il ne peut pas influencer cela. Un accident survenu au cours de ta vie, peut blesser tes artères et dès que tu as un AVC, tu ne peux pas éviter, parce qu’on ne sait pas quand l’accident vient. C’est un truc imprévu que tu ne veux pas. Mais ce qui est sûr c’est que, si le malade sait qu’il doit marcher 05KM par jour, et s’il ne le fait pas, c’est à risque.

Pour  les populations rurales comme celles d’Elig-Mfomo, où les populations vont au champ, comment est-ce qu’on peut éviter L’AVC  en étant un planteur ?

C’est la même chose parce qu’un cultivateur, un planteur, a l’avantage qu’il a déjà des activités corporelles, donc le sédentarisme ne le menace pas. Mais même en étant planteur, on peut avoir une maladie cardiaque ; on peut avoir une fibrillation oculaire, voire une malformation cardiaque ou vasculaire, ça peut arriver. Et c’est où il faut avoir l’habitude d’aller vers le médecin. C’est pourquoi monsieur le Maire et le Directeur de l’hôpital, recommandaient aux patients de venir à l’hôpital. Donc, l’accès aux soins des populations devraient se faire. C’est avec ça qu’ils peuvent éviter les  AVC.

Pourquoi vous avez choisi cette fois Elig-Mfomo ?

L’hôpital de district d’Elig-Mfomo entre dans les activités que nous avons amenées. J’ai été contacté par le Directeur de l’hôpital de district d’Elig-Mfomo, parce qu’il a eu vent de nos activités sur la sensibilisation contre les AVC, particulièrement avec les hôpitaux de district.

Propos recueillis par E.S.N

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