Erreur médicale : Près de 8 000 décès par an

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Une étude menée en 2014 au Cameroun a révélé ce taux. Cette même étude juge ces décès évitables. Toutefois, le chiffre des personnes atteintes est difficile à déterminer car la majorité des personnes victimes ne déclarent pas leur accident ou l’erreur médicale.

L’hôpital régional de Garoua a été le théâtre d’un mouvement d’humeur il y a un mois environ, suite au décès d’un bébé de 08 mois. Quatre infirmières de la formation sanitaire ont administré un produit autre que celui qui devait l’être, à ce bébé. Djenabou Oumarou, Zara Mahama, Bumouya Djore Véronique et Samaya Lonang Marie Pierrette, déjà sous le coup d’une sanction administrative de trois mois pour négligence et manquement grave à l’éthique et à la déontologie professionnelle, elles séjournent à la prison Centrale de Garoua depuis le 22 mai dernier. A Douala, monsieur Bachir Ndam, devenu aujourd’hui handicapé moteur est une victime du Docteur Motah.. Un après-midi de mars 2008, Bachir fait une chute grave. Le diagnostic est brutal « début d’hémorragie cérébrale » Le Dr Motah Mathieu a donc un délai de 02 à 06 jours maximum pour opérer Bachir. Mais, comble de bizarreries, l’opération n’a finalement eu lieu qu’au treizième jour, comme le rapporte le blog de Rfi. C’est une faute professionnelle et médicale dont le Dr Motah porte la responsabilité. Un autre cas celui de Hélène Ngo Kana, médecin et en service jusqu’à son décès à l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala, qui décède en 2016 des suites d’une fausse couche, faute de paiement avant tous soins. Bien des cas qui expliquent l’état du système de santé au Cameroun.
L’origine des fautes médicales selon l’Oms est la fatigue des professionnels, le manque de personnel, le trop de patients, la mauvaise formation et des patients mal informés. On dira « Errare humanum Est ». L’erreur est humaine. Et apprendre de ses erreurs passées est salutaire. En effet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) veut d’ici 2022 réduire de moitié le nombre d’erreurs médicales. Annuellement, les erreurs médicales ou évènements indésirables associés aux soins, (EIAS) occasionnent, outre les victimes, 42 milliards de coût dans le monde.

chaque jour, un patient en meurt

Coordonner
Mais les plus grosses fautes proviennent de la façon dont les soins sont organisés et coordonnés surtout lorsque plusieurs professionnels de soins travaillent ensemble. La meilleure manière d’arriver à des soins sûrs est donc, de mettre en place une culture de l’organisation avec des routines suffisantes dans les pratiques et un contexte où on ne se renvoie pas la faute les uns aux autres. Le premier contact du patient avec l’hôpital ne se passe pas toujours dans de bonnes conditions. Les visages crispés des infirmières et des comportements frisant le mépris sont servis la plupart du temps aux malades. Pour un moindre service, il faut corrompre, du vigile jusqu’au vendeur du ticket d’accès, tout « se négocie ».
Inspirer à nouveau le personnel soignant
Il est la composante-clé du système et manque pour le moment de motivation. Un personnel médical mal dans sa peau ne peut donner le meilleur de lui-même dans le traitement des autres. Et s’il n’a pas le cœur à la tâche, les problèmes du système de santé ne connaîtront pas de solution quels que soient le nombre et la qualité des hôpitaux construits. Ceci suggère fortement la correction de certaines anomalies. Depuis son avènement à la tête du Minsanté, Dr Manaouda Malachie s’efforce à mettre le train sur les rails ; ceci à travers le respect des quotes-parts pour le personnel, l’accueil et la prise en charge des malades.

Ariane Makamte

arianemakamte

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