
En prélude à la journée mondiale du donneur de sang et dans le souci de palier au déficit des poches de sang dans cette formation sanitaire, une organisation non gouvernementale à but humanitaire et dont la devise est ‹ servir d’abord › ›, a organisé vendredi 10 juin, une collecte de sang, à l’esplanade de l’amphi 300 au campus de l’Université de Yaoundé 1, Ngoa-Ekellé.
De loin on peut voir écrire sur la banderole qui annonce cette campagne de collecte : ‹‹ Don de sang au profit de l’hôpital central de Yaoundé ››. Devant l’amphi qui accueille cet événement, trois tables disposées et dressées pour réceptionner les donneurs. Assis selon leur ordre d’arrivée, les jeunes étudiants attendent de passer au prélèvement. On peut voir dessiné une certaine frayeur sur les yeux de quelques-uns. À cet effet, le travail de recueillement, pour l’équipe de l’hôpital central, consiste au préalable à expliquer au candidat au don la nécessité et l’impact de l’acte qu’il est entrain de vouloir poser. ‹‹ Lorsqu’il y a un évènement de collecte de sang mobile organisé par des associations ou toutes autres personnes, après accord de notre administration on se déploie et on vient le gérer. Quand on arrive donc on reçoit tous les candidats au don et on commence par leurs expliquer comment ça va se passer parce-que certains ont souvent une certaine frayeur. Ce qui peut développer des légères complications pendant le prélèvement ››, explique Dr Hortense Bilong, médecin biologiste à la banque de sang de l’hôpital central.
Après les renseignements, les spécialistes en place procèdent à la prise de paramètres du donneur. Il s’agit de prendre sa tension artérielle, son pouls, son taux d’hémoglobine et son poids. ‹‹ La prise de ces paramètres est déjà comme une première sélection. À partir de là on peut déjà savoir qui peut passer à la prochaine étape. Celui qui a moins de 50 kilos ne peut pas donner, de même pour celui qui a une tension artérielle très élevée ››, ajoute-t-elle. Le donneur passe ensuite devant un médecin pour faire une sorte de sélection médicale. Vêtus de blouses blanches, les deux médecins en place discutent avec le donneur qui remplit ensuite une fiche sur laquelle figure tout ce qui est demandé concernant ses antécédents médicaux. ‹‹ Apres donc cette causerie, on peut déterminer qui est éligible au don et qui ne l’est pas. Ceux qui ne le sont pas sont dispensés et les autres avant de les prélever on s’assure qu’ils aient mangé et pris une boisson ››, complète-elle.
Ensuite, le donneur après avoir pris un ‘’casse-croûte’’, est installé sur une chaise. L’équipe technique en charge du prélèvement nettoie sa zone de ponction (endroit où il y a la bonne vaine ndlr), qui est généralement le bras et la désinfecte. Suite de quoi, il pique et procède au prélèvement. La poche doit atteindre 450 à 500 millilitres. Lorsqu’elle est pleine, on la prend et remplis deux tubes qui permettront de faire des tests. ‹‹ Un tube à bouchon violet appelé EDTA nous permet de faire le groupage sanguin et celui qui a le bouchon rouge c’est un tube sans anticoagulants appelé SEG, qui permet de faire les tests tels que l’hépatite B, C, la syphilis et le VIH ››, rajoute Dr Hortense Bilong. Tous ceux qui ont fait le don, reçoivent une date à laquelle ils pourront récupérer leurs résultats. ‹‹ Toutes ces poches qui sont prélevées, lorsqu’elles sont ramenées à la banque de sang sont mises en quarantaine. Elle ne sont pas servis tant qu’on a pas validé à travers les tests qu’on aura fait ››, dit-elle. Après le prélèvement, le donneur reste encore 15 minutes, le temps pour lui de reprendre des forces et de laisser son cœur se réadapter.
Cependant, les motivations des étudiants qui ont volontairement accepter de se faire prélever à cette campagne sont pour la plupart humanitaire. ‹‹ J’ai accepté de donner mon sang pour sauver des vies. Il y a certaines personnes qui sont à l’hôpital souffrent de plusieurs maladies et manque de sang on cherche dans les hôpitaux et on ne trouve pas. Pourtant nous sommes là nous en avons abondamment mais on ne veut pas aider les autres. Du coup je décide d’aider ceux qui sont en détresse ››, affirme Sandra. À Larissa de rétorquer : ‹‹ Moi j’ai accepté de donner mon sang parce-que je me suis rendue compte qu’il y a tellement de maladies. Les gens ont beaucoup besoin de sang puissent qu’ils soient en manque. C’est bien de donner son sang pour les aider puissent qu’ils sont vraiment dans le besoin ››. Tout ceci, est l’œuvre d’une organisation nommée Rotary Club Yaoundé Collines.
À propos de Rotary Clubs
De manière générale, la problématique de don de sang est au cœur des préoccupations. Selon l’OMS, le Cameroun fait partie des pays où le nombre de dons de sang est inférieur à dix pour mille habitants. Les pénuries de sang dans les hôpitaux et les dispensaires sont monnayés courantes. Le Rotary club Yaoundé en exécution d’un de ces principaux axes stratégiques du Rotary International à savoir ‹‹ la lutte contre les maladies ›› a donc décidé d’organiser cette collecte de sang avec pour objectif d’en recueillir une centaine environs. Ce sang, sera alors au profit de l’hôpital central de Yaoundé.
En effet, le Rotary International regroupe près de 1.3 millions de membres qui consacrent à l’action humanitaire. Ils existent 32 000 Rotary clubs dans le monde entier qui montent des actions répondant aux besoins les plus critiques tels que l’illettrisme, la maladie, la pauvreté, la faim, le manque d’eau potable pour ne citer que ceux-là. Pour cela, cette ONG collabore avec des institutions telles que l’organisation mondiale de la santé, la fondation Bill et Mélinda Gates, les Nations-Unies, l’UNICEF, etc.
Divine KANANYET
Interview
‹‹ Les gens doivent comprendre que donner du sang c’est essentiellement pour sauver des vies. Toute jeune personne normalement constituée, devrait donner son sang au moins deux fois par an ››
Dr Sylvie Handy, Pharmacienne et présidente de la commission nationale PolioPlus-Cameroun
C’est quoi le but de cette campagne de don de sang que vous avez lancé ?
Le Rotary est une ONG internationale à but humanitaire. Nous lançons cette campagne de collecte de sang parce-que le Cameroun est en sérieuse pénurie de poches de sang. Vue donc ce déficit nous avons pensé utile de venir en aide à la banque de sang de l’hôpital central de Yaoundé qui assure le plan technique de cette collecte.
Pourquoi avoir choisi l’université et quelles sont les critères ainsi que les avantages de celui qui accepte donner son sang ?
Souvent nous faisons la campagne sur deux jours mais là comme l’Université est en plein examen nous avons réduit en un jour et nous espérons avoir plus d’une centaine de donneurs. Nous avons choisi l’Université parce qu’il y a une grande concentration des jeunes personnes. En général les jeunes ne sont pas très malades donc ce sont de bonnes catégories de donneurs. Pour pouvoir faire un don il faut avoir au moins 18 ans, au moins 50 kilos, il ne faut pas avoir été malade le jour précédent le don, ne faut pas être sous traitement de maladie infectieuse. Pour des jeunes filles, en plus de ce qui est susmentionné, ne pas être en période de menstrues. Il y a un formulaire qu’on remplit avec un questionnaire et il y’a le questionnaire écrit et verbal. Ça permet de faire un tri. Celui qui donne son sang sauve des vies parce qu’on est obligé de le dire. Au Cameroun on n’a pas beaucoup la culture de donner son sang. On attend en général quand il y a un cas dans la famille ou on est obligé de le faire. Mais normalement toute jeune personne normalement constituée devrait donner son sang au moins deux fois par an c’est-à-dire tous les 6 mois. Les personnes qui donnent vont obtenir un bilan biologique gratuit. Après qu’on ait trié des donneurs de sang sera analysé ce qui permettra de savoir le groupe sanguin de la personne son rhésus. Sa tension artérielle, l’électrophorèse, l’hémoglobine, on fait des examens sur l’hépatite, le VIH la syphilis.
Quels conseils à l’endroit du public qui a peur de faire un don de sang ?
Nous avons observé beaucoup de réticences. Les gens ne comprennent même pas, ils se disent pourquoi donner mon sang alors que je ne sais même pas à quoi ça va exactement servir. Donner son sang c’est sauver des vies n’attendons pas l’accident sur la voie publique ou bien qu’on ait un malade à l’hôpital qui soit complètement anémié pour être obligé de le faire. Le sang qu’on prend quand on a des malades, c’est des donneurs bénévoles en général qui l’ont donné donc prenons l’habitude d’aller donner son sang bénévolement surtout les jeunes personnes qui n’ont pas de grosses maladies.
Propos recueillis par Divine KANANYET