La Conférence internationale sur le sida a ouvert ses portes le 22 juillet 2024 dans un contexte marqué par des avancées significatives, mais aussi par des défis persistants, notamment en Afrique. Ce continent, qui concentre une part importante de la charge mondiale du VIH, est au cœur des discussions de cette édition.
Organisée tous les deux ans, la Conférence internationale sur le sida est l’un des plus importants rassemblements de la santé mondiale. Elle est l’occasion de concrétiser les dernières données scientifiques en actions tangibles pour accélérer la lutte contre le VIH.
La Conférence internationale sur le sida 2024, qui se tient à Munich, en Allemagne, du 22 au 26 juillet 2024, est l’occasion pour les organisations et les personnes membres du partenariat du Fonds mondial de faire le point sur les progrès remarquables réalisés dans la lutte contre le sida et de définir des stratégies pour mettre fin à l’épidémie comme menace pour la santé publique.
À l’heure actuelle, le Fonds mondial assure 28 % du financement international des programmes de lutte contre le VIH. En date de juin 2023, le Fonds Mondial a investi un total de 25,5 milliards de dollars US dans les programmes de prévention, de diagnostic et de traitement du VIH et du sida, et 4,6 milliards de dollars US additionnels dans les programmes conjoints de lutte contre le VIH et la tuberculose.
Le Fonds mondial, qui finance de nombreux programmes de lutte contre le VIH à travers le monde, a joué un rôle déterminant en Afrique. Grâce à ses investissements, de nombreux pays africains ont pu renforcer leurs systèmes de santé, améliorer l’accès aux traitements et réduire considérablement la mortalité liée au sida.
Cependant, les inégalités persistent et de nombreux défis restent à relever, notamment en matière de prévention chez les jeunes, de lutte contre la stigmatisation et de réponse aux besoins spécifiques des populations clés.
La conférence de Munich est l’occasion de mettre en lumière les enjeux spécifiques de l’Afrique : La prévention parmi les jeunes : Comment adapter les stratégies de prévention pour mieux répondre aux besoins des jeunes Africains, particulièrement vulnérables ? Les inégalités de genre : Comment renforcer l’autonomisation des femmes et des filles pour leur permettre de mieux se protéger contre le VIH ?La résistance aux antirétroviraux : Comment prévenir et gérer l’émergence de résistances aux traitements ?La tuberculose : Comment renforcer la lutte contre la co-infection VIH-tuberculose, qui demeure un problème majeur en Afrique ?
Les participants africains à cette conférence portent de grands espoirs. Ils attendent des solutions concrètes pour accélérer la riposte au VIH en Afrique, notamment en matière de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités locales.
Il faut noter que cette conférence se tient au moment où ONU SIADA lance officiellement son rapport mondial. Et de ce rapport, il en ressort que : Plus de 20% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde résident en Afrique de l’Ouest et du Centre ; et plus de la moitié d’entre elles soit 46%, ne suivent pas de traitement, augmentant ainsi le risque de transmission verticale du VIH à leurs enfants.
La Directrice de l’ONUSIDA, Berthilde Gahongayiré, a fait face à la presse le 23 Juillet 2024. Son rapport mondial pour l’année 2024 met clairement en évidence l’urgence qu’il y a d’effectuer rapidement une riposte renforcée face au VIH pédiatrique qui sévit surtout dans cette partie de l’Afrique.
Il est vrai que beaucoup d’avancées notables ont été enregistrées, mais le fossé reste encore énorme, d’où l’urgence de réagir efficacement et le plus vite possible pour sauver des vies. Aussi, d’après le rapport énoncé ci-dessus, seulement 35% des enfants victimes du VIH pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre reçoivent un traitement. En revanche, 76% des personnes âgées de plus de 15 ans et vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement antirétroviral en 2023.
« Il est clair que nous devons agir maintenant. L’engagement politique, le soutien financier et la mobilisation communautaire sont essentiels pour garantir un avenir sain à chaque enfant touché par le VIH. La situation du VIH pédiatrique est alarmante dans notre région et exige une action immédiate et déterminée », a déclaré Berthilde Gahongayiré, directrice régionale du Bureau ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
ONUSIDA perçoit malgré tous, des progrès encourageants en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ainsi, le rapport indique 46% du nombre annuel de nouvelles infections à VIH entre 2010 et 2023 ; une diminution considérable bien que ce chiffre demeure encore de haute densité chez les populations principalement concernées par cette maladie. Il s’agit alors des adolescentes et des jeunes femmes qui représentent 19% de toutes les nouvelles infections dans la région.
Dans la même veine, la directrice régionale soulève la nécessité pour les populations de redoubler encore plus d’efforts pour un accès garantie aux traitements pour tous les enfants vivant avec le VIH au quotidien. D’autant plus que : « Plusieurs pays, tels que le Burundi et la République Démocratique du Congo sont sur le point d’atteindre les objectifs 95-95-95 de dépistage et de traitement du VIH parmi leur population adulte », indique-t-elle.
Il faut dire qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre aussi, 55% des décès liés au VIH ont diminué entre 2010 et 2023. Aussi, « En unissant nos efforts, nous pouvons mettre fin à cette crise silencieuse et offrir à chaque enfant ; une chance de vivre une vie seine et épanouie », conclut Berthilde Gahongayiré.
La lutte contre le sida est un combat collectif qui nécessite une solidarité internationale renforcée. La conférence de Munich sera l’occasion de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale à soutenir les pays africains dans leurs efforts pour mettre fin à l’épidémie.
Mireille Siapje
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