
Pr Wilfried Fon Mbacham
La résistance contre les médicaments qui sont utilisés pour soigner le paludisme est en train d’accroître, et nous avons vu déjà certaines signatures moléculaires dans l’efficacité des médicaments en Afrique de Orientale. Au Cameroun, nous ne trouvons pas une telle résistance qui a émergée, mais il est important de commencer à penser à des stratégies pour prévenir l’émergence de cette résistance. Il est question pour nous avec nos partenaires, est de soutenir le Ministère afin de pouvoir mettre en place une petite étude pilote qui prend donc certaines données de base et qui va monter une stratégie. Permettant au gouvernement de mettre en place un mécanisme de lutte contre cette propagation de la résistance. Voilà donc pourquoi les universités de Strathmore au Kenya et l’Institut Forbang pour l’Innovation en Science et Technologie, ici au Cameroun, se sont joints à la MND en Suisse pour soutenir le PNLP pour pouvoir commencer à mettre en place une stratégie pour lutter contre l’émergence de la résistance aux A.C.T., car c’est le seul médicament dont nous disposons actuellement.
Pour l’instant, les A.C.T. sont efficaces, mais il ne faudrait pas que les gens continuent d’abuser de ces médicaments, que ce soit par leur mode de consommation ou par l’achat de produits disponibles sur le marché sans contrôle. Nous devons tout mettre en œuvre pour préserver l’efficacité actuelle de l’A.C.T. comme on le trouve pour le moment au Cameroun.
Il faudra effectivement que nous essayons de maintenir cette efficacité des ACT, comme on le trouve pour le moment au Cameroun. Mais déjà, nous voyons des signatures moléculaires, au niveau de la génétique des parasites, nous voyons certaines signatures qui montrent que cette émergence est très proche, mais il faut que nous essayions de prévenir cette émergence.
Vous envisagez atteindre 90% de la réduction de l’incidence et de la mortalité contre le paludisme au Cameroun, d’ici 2030. Quels sont les principaux piliers sur lesquels vous allez vous appuyer ?
Le Cameroun est l’un des pays les plus touchés en Afrique pour le value, et nous sommes parmi les dix pays les plus touchés. Mais ce qui est bien, surtout dans mon existence dans la recherche sur l’opacité, c’est que j’ai vu systématiquement comment le gouvernement a pu mettre en place un certain nombre de mesures. Presque chaque deux ans, il y a une politique nouvelle.
: Cette politique va donc vers cette mitigation de tout ce que nous voyons dans le monde du paludisme au Cameroun. Mais je suis très certain qu’en 2030, il est fort probable que nous allons voir cette atteinte, parce qu’il y a de multiples approches que le gouvernement fait. Et ces multiples approches comportent donc plusieurs types d’interventions, et la mitigation donc de l’émergence de la résistance est l’une de ces mesures. Et j’en suis très fier et très, très, très confiant qu’effectivement, d’ici 2030, si nous employons donc toutes les interventions qui sont faites, qui sont mises en place, et que vraiment nous pratiquons ce qui est prédit et ce qui est prescrit, j’en suis très sûr que d’ici 2030, nous allons voir donc une réduction, je ne sais pas si ça va atteindre 90% ou pas, mais il y aura une très forte réduction.
Quels sont les défis et les opportunités de la lutte contre la dépendance de médicaments antipaludiques au Cameroun ?
D’abord, il y a un certain nombre de défis qu’on peut déjà voir. Un, c’est comment les gens prennent les médicaments, et il ne faut pas qu’il y ait cet abus. Et deux, il faut que ces médicaments soient de bonne source, dans les pharmacies ou les hôpitaux. Troisième chose, c’est qu’effectivement, quand les gens prennent le médicament, qu’ils ne se limitent pas à deux ou trois comprimés ils arrêtent. Il faut qu’ils aillent jusqu’au bout du traitement. C’est ça qu’il faut. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui vont contrepasser les médicaments, qui vont mettre au milieu des médicaments qui ne sont pas les bons médicaments. Mais ça, c’est une lutte avec le gouvernement pour pouvoir prévenir et empêcher ces gens-là de continuer à propager ces faux médicaments. Mais il y a aussi le fait que sans le gouvernement donnant aussi de médicaments, parfois, ils manquent des moyens. Et quand il manque de moyens, c’est qu’il y aura du stock-out. Il n’y aura plus de médicaments que les gens veulent. Et de ce fait, ils vont retourner dans les sources au quartier pour continuer à prendre ces médicaments.
La meilleure façon de lutter contre tout cela est de bien gérer l’environnement et d’éliminer les moustiques portent ces parasites d’un individu à un autre. Si nous gérons bien l’environnement, nous réduirons la densité des moustiques, nous serons moins malades et la résistance ne s’installera pas, car les parasites ne seront pas présents chez les individus.
Propos recueillis par Charone Dongmo