Redéfinir l’alcool : L’OMS demande instamment à l’Europe de repenser la place de l’alcool dans la société
L’alcool est à l’origine de 1 décès sur 11 dans la Région européenne de l’OMS. Sa consommation est liée au risque de développer un cancer du sein. La nouvelle campagne du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe vise à remédier à cette situation. L’OMS appelle à une action urgente pour réduire la consommation d’alcool en Europe.
La consommation d’alcool est liée à plus de 200 maladies dont au moins 7 types de cancer, notamment les cancers du sein et du côlon. Elle est actuellement directement responsable de 8,8 % du nombre total de décès dans la Région européenne (soit 1 décès sur 11). Or, malgré ces risques graves pour la santé et ces conséquences néfastes, moins de la moitié des Européens sont conscients de l’association existant entre l’alcool et le cancer.
Alors que le monde entier célèbre le Mois de la sensibilisation au cancer du sein, il est intéressant de noter que, selon une étude récente, seulement 21 % des femmes de 14 pays européens savent que la consommation d’alcool est liée au risque de développer un cancer du sein, un risque qui commence déjà avec de faibles niveaux de consommation d’alcool.
Combler les lacunes en matière de connaissances et de sensibilisation
Le Bureau régional lance par conséquent une nouvelle campagne régionale afin de pallier ce déficit d’information en diffusant les derniers résultats de la recherche sur l’impact sanitaire de l’alcool, et en encourageant la tenue d’un débat franc et ouvert sur les méfaits souvent négligés de l’alcool.
La campagne « Redéfinir l’alcool » appelle les Européens à réfléchir à leurs relations personnelles et sociétales avec l’alcool, et les invite instamment à reconsidérer le rôle de l’alcool dans la vie quotidienne, les célébrations et les traditions. Elle vise à sensibiliser aux risques pour la santé et aux dangers cachés associés à la consommation d’alcool, tout en encourageant les choix plus sains.
« Au-delà de ses effets physiques, l’alcool contribue également à des problèmes sociétaux plus larges », explique le docteur Gauden Galea, conseiller stratégique auprès du directeur régional de l’OMS pour l’Europe et directeur de l’Initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation. « La consommation d’alcool est un facteur clé de la violence, y compris de la violence sexuelle et sexiste, des accidents de la route et d’autres formes de méfaits qui affectent non seulement les buveurs, mais aussi leurs familles et leurs communautés. »
« En fin de compte, on doit pouvoir faire des choix éclairés concernant sa propre santé et son comportement. C’est pourquoi la campagne « Redéfinir l’alcool » diffuse des informations fondées sur des éléments probants et encourage les individus à repenser leurs habitudes et leurs relations avec l’alcool, tout en exhortant les responsables politiques et les autorités sanitaires à contribuer à un changement culturel plus large dans la façon dont l’alcool est perçu et réglementé dans la société. »
Des personnes ayant une expérience vécue dans ce domaine témoignent
Tout au long des mois d’octobre et de novembre, le Bureau régional présentera des témoignages poignants mettant en lumière les points de vue d’acteurs européens du changement qui ont vu leur vie transformée après avoir redéfini leur relation avec l’alcool et après s’être rendu compte que l’alcool n’avait plus sa place dans leur vie.
Ces récits mettent en évidence les nombreux avantages d’une réduction ou d’un arrêt complet de la consommation d’alcool, notamment une meilleure santé physique et mentale associée à un meilleur sommeil, une meilleure concentration et un regain d’énergie, à l’établissement de relations et de liens plus solides, ainsi qu’à une meilleure appréciation de la vie en général.
« Les choix individuels sont certes importants, mais ils ne sont pas suffisants », a expliqué le docteur Galea. « Dans notre Région, l’alcool est trop bon marché, trop disponible et fait l’objet d’une promotion trop importante. Nous devons instaurer des environnements dans lesquels il est plus facile pour chacun de prendre des décisions plus saines. Un produit aussi nocif que l’alcool devrait être réglementé de manière plus stricte. Nous savons ce qu’il faut faire, mais il faut que les décideurs accordent la priorité à la santé publique. »
En collaborant avec les responsables politiques, les communautés et les défenseurs de la santé, la campagne « Redéfinir l’alcool » promeut un environnement qui facilite la réduction de la consommation d’alcool, contribuant ainsi à une Europe plus sûre et plus saine.
Cette campagne de communication s’inscrit dans le cadre du projet de l’OMS et de l’Union européenne (UE) EVID-ACTION (Evidence into Action Alcohol Project ou « Projet Alcool : des preuves aux actes »), lancé en 2022. Ce projet, cofinancé par l’UE, vise à traduire les résultats de la recherche en politiques concrètes dans le but de réduire les méfaits liés à la consommation d’alcool dans 30 pays d’Europe, tout en contribuant à la réalisation des objectifs du Plan européen pour vaincre le cancer.
Source : OMS
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