Cameroun : près de 1000 enfants de moins de 15 ans atteints du cancer par an

6
285

D’après le Groupe camerounais d’oncologie pédiatrie, cette affection touche plusieurs enfants dans le pays. Mais l’ignorance, le faible taux de diagnostic et le manque rapide de la prise en charge alourdissent l’ardoise. 

« Actuellement, nous ne disposons que de statistiques hospitalières. Mais, quand on observe la population pédiatrique du Cameroun qui a la base plus large que le sommet, on devrait avoir entre 800 et 1000 nouveaux cas de cancers chaque année », renseigne Dr. Angèle Hermine Pondy, Hémato oncologue, pédiatre et chef de service au Centre mère-enfant à la Fondation Chantal Biya (FCB).  « Au Centre mère-enfant de la Fondation Chantal Biya, nous tournons autour de 130 à 150 nouveaux cas de cancer chaque année. A l’hôpital baptiste, les chiffres tournent autour de 200 cas par an. On pense qu’avec cet atelier, grâce aux formations reçues, sur la décentralisation de la prise en charge et au diagnostic facile, on pourra avoir des chiffres réels d’ici deux ans », précise Dr. Angèle Hermine Pondy.

Le cancer est un ensemble de maladies graves, mortelles en l’absence de traitement efficace, caractérisées par une prolifération incontrôlée de cellules anormales. Ce fléau atteint de plus en plus les populations des pays à faible et moyen revenu, dans lesquels sévissent la pauvreté, l’insuffisance des systèmes de santé et de la formation des professionnels de santé, la faiblesse de l’éducation à la santé, les préjugés sociaux ou culturels.

https://www.who.int/cancer/children/faq/fr/

On a identifié jusqu’à présent que quelques facteurs de risque bien définis pour les cancers de l’enfant : les radiations ionisantes et l’ingestion d’une hormone, le diéthylstilbestrol, pendant la grossesse (un traitement qui n’est plus utilisé). On associe aussi un certain nombre de cancers de l’enfant à la constitution génétique, comme en témoignent les différences d’incidence entre des populations d’origines ethniques différentes.

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer-in-children

La sensibilité individuelle en fonction de la génétique pourrait également jouer un rôle. Selon certaines études, des virus comme le virus d’Epstein-Barr, celui de l’hépatite B, le virus de l’herpès et le VIH pourraient également contribuer à une augmentation du risque pour certains cancers de l’enfant. Le cancer survient à tout âge – y compris chez l’enfant – l’incidence augmente toutefois de façon quasi exponentielle à partir de 40 ans chez la femme et 45 ans chez l’homme.

https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-infantiles/cancers-de-l%E2%80%99enfant/pr%C3%A9sentation-des-cancers-de-l%E2%80%99enfant

Si les taux de survie ont beaucoup augmenté dans les pays à revenu élevé, atteignant aujourd’hui en moyenne 80% et jusqu’à 95% pour certains cancers (Burkitt, rétinoblastome), dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les taux de survie restent beaucoup plus bas ne dépassant pas 10% dans certains pays en raison d’un diagnostic tardif, du peu de médecins formés à l’oncologie pédiatrique, de la méconnaissance des soignants et de la population des signes révélateurs des cancers de l’enfant, de l’insuffisance des possibilités de traitement.

En Afrique subsaharienne francophone, cinq maladies représentent 70% des cancers de l’enfant : le lymphome de Burkitt, le néphroblastome, la leucémie aiguë lymphoblastique, la maladie de Hodgkin et le rétinoblastome. Ces cancers, lorsqu’ils sont traités en Afrique suffisamment tôt sont de bon pronostic avec des survies de l’ordre de 70%.

Joseph Mbeng Boum

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR