Coopération sanitaire France-Cameroun – Les personnels de santé à l’école des soins obstétricaux d’urgences

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C’est à l’initiative d’une session de formation organisée par la Coopérative des femmes charitables de Kribi en partenariat avec l’association humanitaire « Ontologie-Hématologie pour le Cameroun », l’appui technique des médecins européens du Groupe IIFRAMU et le soutien de la Communauté Urbaine de Kribi.

Le hall de l’hôpital de District de Kribi a servi de cadre à la cérémonie officielle de lancement de la formation en vue du renforcement des capacités des personnels des centres de santé de la ville de Kribi. Elle a été présidée par le Préfet du Département de l’Océan, Nouhou Bello. Il a été accompagné pour la circonstance du Chef de District de santé de Kribi, Mme Djonfabe Josiane Epse Kounaka, du Directeur de l’hôpital de District de Kribi, Dr Saurel Ngo’o Mebe, des fondatrices de la Coofec, Maître Madeleine Solange Ekitiké et de l’association humanitaire « Ontologie-Hématologie pour le Cameroun », Marie Cazeenave. Le constat est amer. Le système sanitaire camerounais connait un fort taux de mortalité des femmes post-partum.

C’est à cet effet que, la Coofec a initié une mission de santé gratuite dans la cité balnéaire, en mettant un accent sur une formation des personnels des centres de santé en sons obstétricaux d’urgences. Une initiative mise en place avec le partenariat de l’association « Ontologie-Hématologie pour le Cameroun », l’appui technique des médecins européens du Groupe IIFRAMU et le soutien de la Communauté Urbaine de Kribi.Une formation des personnels des centres de santé de la cité balnéaire que le Préfet du Département de l’Océan a bien voulu féliciter au cours de son allocution. « Qu’il me plaise de féliciter et d’encourager la Coofec pour cet acte patriotique qui, témoigne à suffire de la volonté d’accompagner les pouvoirs publics dans l’amélioration de l’offre sanitaire et de renforcement des capacités des agents de santé dans diverses spécialités à Kribi.  Durant cette session de formation, vous aurez le privilège de vous perfectionnez dans des domaines hautement importants sous l’encadrement de plusieurs spécialistes tous qualifiés. Je voudrais donc, vous invitez à capitaliser ces enseignements et ces expériences afin de les mettre au profit de nos populations », a-t-il félicité.

Pour une prise en charge adéquate…

De l’avis de Maître Madeleine Solange Ekitiké, fondatrice de la Coofec et par ailleurs 1er adjoint au Maire de la ville, l’objectif est l’amélioration du bien-être des populations vulnérables, des femmes et des jeunes filles. « la cérémonie de formation en vue du renforcement des capacités des personnels  des centres de santé de Kribi et de ses environs par le groupe des médecins de l’association humanitaire« Ontologie-Hématologie pour le Cameroun » et l’appui technique du Groupe IIFRAMU, la Coofec, dans le cadre de ses objectifs et dans le volet santé, réussi tour à tour à la formation des médecins, la collaboration des responsables de l’hôpital de district de Kribi et l’appui de la mairie de la ville de Kribi », a-t-elle affirmé. Avant de poursuivre : « Ce qui vaut le pesant d’or de la cérémonie de ce jour. Dans un environnement jonché de défis et d’incertitudes caractérisées par l’individualisme à outrance, qui veulent malheureusement prendre le dessus sur les formes traditionnelles de notre société, détruisant les valeurs telles que la charité, la solidarité et l’hospitalité. C’est dans ce contexte que la Coofec s’engage à la recherche constante de l’amélioration du bien-être des populations vulnérables, des femmes et des jeunes filles. La Coofec regarde la précarité ambiante des populations et surtout de la femme et de la jeune fille. Conscient du fait que ces femmes des quartiers n’ont pas toujours la facilité d’une prise en charge adéquate dans les centres de santé ». A titre de rappel, la formation en vue du renforcement des capacités des personnels des centres de santé de la ville de Kribi s’inscrit en droite ligne dans le cadre de la mission de santé gratuite du 9 au 19 mai 2022 dans la cité balnéaire.

Catherine Aimée BILOA

Interview

« Nous voulons que cet hôpital retrouve ces lettres »

Dr Saurel Ngo’o Mebe, Directeur de l’hôpital de District de Kribi

Une formation des personnels des centres de santé et des périphériques de la ville de Kribi. Quel est l’objectif ?

Il faut dire que, c’est une coopération d’échanges. Il nous présente leurs techniques.  Nous aussi, nous leurs présentons les nôtres. Vous vous imaginez que, les conditions dans lesquelles nous travaillons sont plus difficiles que chez eux.  Nous avons une formation pratico-pratique. Ce n’est pas académique. C’est juste un travail d’équipe, tout cela pour lutter contre les moralités maternelles et néonatales. C’est même l’objectif de la formation. Au-delà de la formation, ils nous montrent les techniques de chirurgie. C’est plus centré sur la chirurgie. Nous étions au bloc opératoire tout à l’heure, nous pratiquons là-dessus. Nous avons créé même une coopération où ils reviendront ici au mois de novembre pour venir opérer des yeux. Ils apporteront un matériel assez étoffé en matière de chirurgie ophtalmologique. Le bâtiment est connu déjà. Les procédures sont lancées pour le refaire et mettre un bloc opératoire ophtalmologique. Il permettra vraiment de ne plus premièrement évacuer les patients hors du Cameroun. Mais aussi de rassembler le maximum des patients à un prix assez abordable pour tout le monde, puisqu’il sera subventionné.

Il faut rappeler que l’hôpital de District de Kribi est une référence dans la ville de Kribi ?

L’hôpital de District de Kribi est l’une des plus vielles formation sanitaire du Cameroun. Il a été créé en 1935, sous l’appellation de poste colonial sanitaire. Il occupe le site actuel sur une superficie de deux hectares. Cette institution hospitalière a connu plusieurs mutations aussi bien administratives que techniques. Ainsi, d’abord ériger en hôpital départemental de Kribi, il prend son nom actuel d’hôpital de District de Kribi depuis 1996. Il dispose d’une capacité de 106 lits et une aire santé d’environ 150 mille habitants. Il est sous la tutelle directe du District de santé de Kribi. Il offre l’ensemble de prestations sanitaires conformes au paquet complémentaire d’activités des hôpitaux de District dans le système sanitaire camerounais à savoir les soins promotionnels, préventifs et curatifs, les consultations, la petite et grande chirurgie, la gestion de référence et de contre référence.

Quels sont les services disponibles dans votre formation sanitaire ?

L’hôpital dispose d’un service d’accueil, de consultation externe, des urgences, de médecine, de chirurgie, de laboratoire, un centre de traitement agréé pour les personnes vivant avec le Vih (Cta), d’un bloc opératoire, d’un service d’imagerie médicale, de pédiatrie, de gynécologie-obstétrique, de vaccination, de kinésithérapie et une unité d’isolement pour les pathologies comme la Covid 19. Au terme de ces ressources, nous avons des ressources humaines environ 95 personnels dont une cinquantaine est à payer par l’Etat et le reste localement. Parmi ces personnels, nous avons le personnel administratif, médico, les spécialistes (pédiatre, chirurgien, radiologue, gynécologues, médecins généralistes, personnels paramédicaux, dentistes, pharmacien, les Ide, les laborantins, une infirmière en santé mentale, trois infirmiers en ophtalmologie, des agents d’entretien, des commis de pharmacie, les caissiers, les agents de la morgue, des agents de surface, des vigiles et agents de sécurité).

Quelle est la vision de l’hôpital de District de Kribi ?

Notons que, la vision administrative de l’hôpital de District de Kribi s’est toujours inscrite en droite ligne avec celle du Ministère de la santé publique à savoir l’amélioration de la qualité des soins et des services. Dans cette quête, nous avons constamment, œuvré pour l’amélioration du plateau technique à travers l’acquisition de nouveaux équipements. L’amélioration de la prise en charge et le suivi des usagers, l’approvisionnement régulier en médicaments essentiels, des conditions de travail des personnels à la limite de nos moyens bien-sûr, le renouvellement des contrats du personnel, l’amélioration de l’hygiène hospitalière, la maintenance des équipements défectueux des services, l’amélioration du processus de gestion. Cependant, le paquet complet d’activités assuré par l’hôpital de District est entravé par la vétusté des équipements et des infrastructures.

Propos recueillis par par Catherine Aimée BILOA

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