Douala – L’hôpital général de Douala se dote d’un « angiographe »

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Il s’agit d’un appareil qui permet d’effectuer un examen radiologique plus approfondi des vaisseaux sanguins non visibles sur des radiographies classiques.

Faire une angiographie ou encore une angiographie coronarienne (coronarographie) est désormais possible à Douala. L’hôpital général de Douala vient ainsi de donner la possibilité aux patients atteints de problèmes de cœur de se faire suivre directement dans cette formation sanitaire. Elle s’est dotée il y a quelques jours d’un « angiographe ». Et dans le cadre de la campagne de coronarographie lancée cette semaine, sept patients ont bénéficié de ce nouvel appareil de diagnostic disponibleà l’hôpital général de Douala (HGD).

Pour cette première expérience, cette formation sanitaire de référence a fait appel à l’expertise Belge. C’est donc le Dr Nicolas Preumont, Cardiologue interventionnelle qui a conduit les premiers tests en présence de cardiologues et radiologues de cette formation sanitaire. La coronarographie en elle-même est un examen qui consiste « à entrer dans les artères, dans un environnement tout à fait stérile. Donc on va faire une série d’images radiologiques des artères, pour ce faire on les opacifie grâce à un produit de contraste que l’on va injecter très précisément au niveau de l’émergence des artères coronaires qui entoure le cœur. Le but c’est de détecter des anomalies ou des anomalies congénitales… », explique Dr Nicolas Preumont.

Christian Balega, est l’un des patients à avoir bénéficié de cet examen. Pour lui c’est une bonne avancée pour l’hôpital général de Douala. « Je suis très content de savoir que faire cet examen est désormais possible ici, cela nous évite certaines contraintes. Je suis ravie de l’avoir fait », se réjouit-il. Ce patient a bénéficié d’une angiocoronarographie. Un test qui consiste à prendre des radiographies des artères coronariennes et des vaisseaux qui alimentent le cœur.

La maladie ischémique du cœur est une maladie due à un approvisionnement sanguin insuffisant de certaines régions du muscle cardiaque, provoqué par une atteinte des artères coronaires. D’après les cardiologues, la cause en est généralement une artériosclérose (sclérose des artères), au cours de laquelle de la graisse se dépose sur les parois des vaisseaux qui se bouchent partiellement voire même entièrement.  « Lorsque cette graisse ferme la lumière de l’artère à un pourcentage de plus de 70% à ce moment, le malade commence à ressentir une douleur au niveau de la poitrine », indique Dr Jean Claude Ambassa, Cardiologue interventionnelle à l’HGD.

La cardiologie interventionnelle est la spécialité médicale consacrée aux actes opératoires sur les cavités et les vaisseaux cardiaques, sans recours à la chirurgie. La cardiologie interventionnelle permet de traiter les artères coronaires malades et d’intervenir sur le traitement de certaines arythmies cardiaques.

D’après les cardiologues interventionnelles la fiabilité de l’angiographeau niveau de l’HGD est avérée. Et, comme il s’agit de la haute technologie,elle nécessite aussi énormément d’électricité. « C’est une technique qui existe depuis longtemps, la technologie est bien maitrisée.  C’est effectivement fiable à 100% mais ça reste de la haute technologie. Il faut savoir que pour faire des images de coronarographie, les tubes à Rayon X ont besoin de 120 000 volts. Donc, il faut une bonne source d’électricité fiable et l’appareil consomme plus de 80 000 Watts, c’est de la haute technologie qui est acquise ici et de très bon choix. De plus, l’hôpital dispose de matériels performants, presque similaires à ce qu’il y a en Europe », fait savoir le Dr Nicolas Preumont.

Ghislaine DEUDJUI

Dr Henri Luma

« Nous voulons donner des soins de qualité » 

Le Directeur de l’hôpital général de Douala apporte quelques précisons sur l’angiocoronarographie désormais possible au sein de la formation dont il a la charge.

Qu’est ce qui a motivé l’hôpital général de Douala à accueillir l’expertise Belge pour cette campagne de coronarographie ?

L’une de nos missions c’est de prodiguer des soins de haut niveau. Et, l’on fait de plus en plus face à des évacuations sanitaires. Il est donc normal que l’hôpital général de Douala qui est une référence cherche à s’améliorer. Vous savez que c’est la politique de l’Etat camerounais de créer des hôpitaux de première catégorie. Grâce à notre partenariat avec nos amis Belges nous voulons améliorer notre technicité. Leur expérience nous est utile dans ce domaine, puisque nous voulons donner des soins de qualité. Il est à noter que cet examen est pratiqué pour la première fois dans un hôpital public camerounais. 

Et en ce qui concerne la chirurgie cardiaque dans cette formation sanitaire…

L’hôpital général de Douala depuis plusieurs années réalise lachirurgie cardiaque. Sur ce, nous ne sommes pas restés à une seule mission. C’est depuis plus de sept ans que nous faisons deux grandes missions par an. En ce qui concerne la coronarographie, nous envisageons faire plusieurs missions chaque année, voire presque tous les mois parce que nous avons beaucoup de cas. Pour cette première expérience, nous avons d’abord voulu travailler avec 5 cas uniquement pour cette journée du 23 juin 2021, mais nous avons décidé d’augmenter le nombre de patients à 7 ou 8.  Il y a beaucoup d’attentes depuis le premier jour, ce qui fait que nous ne pouvons pasnous arrêter en si bon chemin…

Quel est le coût de cet examen ?

Les coûts sont à étudier. Pour le moment, c’est un coût qui ne reflète pas ce que nous sommes entrain de faire.  Juste pour faire le diagnostic, les malades ont payé 650 000Fcfa. Les vrais coûts de cet examen représentent le double. Et quand c’est thérapeutique cela peut être trois fois ce prix. Mais, nous verrons comment faire un coût spécial pour tous les Camerounais. Nous allons échanger également avec notre tutelle pour voir comment on peut avoir une subvention pour rendrel’examen accessible à tous.

Propos recueillis par Ghislaine Deudjui

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