Hôpital régional d’Ebolowa Cameroun « Un garde malade » en attente de perfusion

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Bien qu’ayant une capacité de 163 lits et s’étalant sur une superficie de 2.5 hectares, l’hôpital d’Ebolowa né il y a une soixantaine d’années, plie sous le fait de la vétusté et de l’obsolescence criarde de son plateau technique. Les malades ne se pressent plus aux portes de cet établissement hospitalier qui naguère faisait la fierté du chef lieu de la Mvila. Sous l’impulsion du nouveau directeur, un traitement de choc est entrain d’être administré à cet établissement pour lui redonner ses lettres de noblesse.

Il est environ 10 heures ce mardi 01er octobre 2019 lorsque l’équipe de reporters du journal Échos Santé arrive à l’hôpital régional d’Ebolowa. A première vue,  la propreté est de mise, il y a même une poubelle.  Le calme règne. Dans l’espace vert aménagé qui sert de cour, quelques bancs publics épars, ici et là quelques patients traînent. Le calme et la propreté des lieux contrastent avec un bâtiment désuet à l’allure spectrale et impressionnante, et qui se dresse dans un coin de la cour. A l’entrée de cet immeuble dont on dit que la dernière rénovation remonte à 2011, on peut remarquer des traces d’activité qui prouvent que des gens entrent et sortent régulièrement de ces lieux. A en croire le directeur de cette structure sanitaire, ce bâtiment construit il y a une dizaine d’années ne « répond pas forcément aux normes de construction d’un hôpital ». Tout à côté de l’immeuble se trouve une guimbarde qui sert d’ambulance. Ce tacot qui fonctionne un jour sur deux ressemble plus à une voiture de croque-mort qu’à un engin destiné à sauver des vies ! Une fois franchi la porte du bâtiment, des murs naguère blancs et jaunis par le temps accueillent le visiteur. Sur le sol, des fils de courant jonchent le mur, conséquence d’une intense activité dans les circuits électriques. Ici, on sent le dénuement total. Les services ou ce qui en tient lieu manquent le minimum nécessaire pour assurer aux patients un traitement adéquat. Dans les maternités, pas l’ombre d’un stérilisateur !

L’ère du changement 

Plutôt que de constituer un jet d’éponge, ce tableau noir constitue une source de motivation pour le nouveau directeur de l’établissement  Dr Vincent de Paul  Elanga  et son équipe. Le 1er  Août dernier le ministre de la santé publique avait effectué une visite surprise d’inspection dans cet hôpital. Le diagnostic posé alors par Dr Manaouda Malachie était tout simplement inquiétant : insalubrité, cohabitation entre souris et malades, manque d’équipe de supervision nocturne, et autres  dysfonctionnements divers, d’où la prescription par le patron de la santé d’une thérapie de choc. Après une évaluation des besoins de l’hôpital par les services technique du MINSANTE pour la réhabilitation de ce centre,  une batterie de mesures on été prises le ministère. Ainsi cette formation hospitalière a reçu des lits, des tables d’accouchement, des stérilisateurs, des tensiomètres et beaucoup d’autres matériels médicaux. C’est fort de cette nouvelle impulsion que le nouveau directeur a pris fonction.  Depuis son arrivée, les choses semblent marcher pour le mieux. Après une série de réunions avec son personnel, le directeur a recueilli les propositions des uns et des autres. Ses premières actions sont perceptibles. S’agissant des conditions de travail du personnel, il a instauré l’uniformisation dans la date de paiement des salaires des employés. Selon lui, « Tout le monde doit être payé le même jour, il n’est pas question de payer certains le 01er   et les autres le 20 », l’’équité doit donc être de mise. Il s’est offusqué de la trop grande différence de salaire entre les contractuels et les fonctionnaires, pour un hôpital sous  régime PBF. Par ailleurs, pour mieux contrôler les recettes, le directeur a proposé la mis en place d’un système  informatique qui permette une bonne gestion des recettes en même temps qu’il réduit d’éventuels détournements et la vente illicite de certains services « Avec la création de ce système informatique, les recettes de l’hôpital ont quasiment doublé » confie le manager de l’hôpital. Rendez-vous est pris dans six mois pour évaluer les premiers résultats de ce chemin de bataille.

Ariane Makamte

 

 

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