Humanisation des soins : l’Hôpital de district de la Mifi reçoit en moyenne 1500 patients par mois

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Avec une capacité fonctionnelle de 86 lits, 20% à 25% de ses patients sont indigents et plus de 450 femmes enceintes déplacées de la crise socio-politique du Nord-Ouest ont accouché presque gratuitement dans cette formation sanitaire.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Pour Pierre Corneille, les gens comme Dr Grégoire Ambassa Elimé qui ont de bons dons et de bons talents, leurs valeurs ou leurs étoiles n’attendent pas l’âge de maturité pour se réaliser. A peine trois ans, à la tête de l’Hôpital de district de la Mifi, Dr Grégoire Ambassa Elimé a déjà marqué d’une pierre blanche son séjour dans cette formation sanitaire et dans la région de l’Ouest. Son style, sa méthode de travail et sa vision en font un manager qui ne perd pas de temps pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés à travers la feuille de route du ministre de la Santé publique. 

L’Hôpital de district de la Mifi est implanté au quartier Famla, dans l’arrondissement de Bafoussam 1er, Région de l’Ouest. Cette formation sanitaire de 4e catégorie a connu une transformation tout azimut depuis l’arrivée de l’ancien Directeur de l’Hôpital de district de Sangmélima dans le Dja et Lobo, Région du Sud ou ce gladiateur de la Santé Publique a été élevé le 20 mai 2016 au rang de Chevalier de l’Ordre du Mérite Camerounais au vue de ces loyaux services dans ce département à peine 2 ans de prise de service.

A l’hôpital de District de la Mifi, les bureaux, les salles d’hospitalisation, les toilettes, les murs, entre autres, ont subi un toilettage ; malgré la petitesse de cette structure, le circuit du patient respecte les normes d’accessibilité. Cette infrastructure, qui participe à l’embellissement de la ville, est de plus en plus exiguë. « Pour le dire en un mot, j’ai été frappé par l’étroitesse ou la petitesse des bâtiments de l’Hôpital de district de la Mifi », confie le vainqueur Du nutrition Ambassador Program 2021.

Dans ces petits bâtiments qui demandent agrandissement en urgence, présentent néanmoins un cadre de travail d’éthique et de déontologie installée par le Directeur qui allie dans la limite de ces moyens, respect des normes sanitaires en matière d’hygiène et salubrité ; ponctualité dans le travail ; présence effective de tout le personnel en charge des malades, confort et convivialité. « Je me suis mis au travail avec l’équipe que j’ai trouvé en place le 04 septembre 2019. C’est-à-dire les majors de service, la surveillante générale et tout le reste du personnel médical, paramédical. Aujourd’hui, on ne peut que tirer les conséquences positives du travail élaboré par mes collaborateurs et moi », confie l’expert en santé globale, formé en Suisse à l’Institut de Santé Globale-université de Genève).

Grace à lui, cette formation hospitalière est devenue un pôle d’attraction de plusieurs patients dans la région du soleil couchant. Depuis ma prise de fonction, le taux de fréquentation a fait un grand bond en avant. « Quand j’arrive en 2019, au mois de novembre, décembre 2019, nous sommes déjà à 2000 malades à peu près par mois. Nous sommes passés à 2500, voire 3000 malades ; il faut reconnaitre que la pandémie de la COVID19 a été un facteur limitant nos ambitions… », ajoute le prix d’Excellence managériale 2021 décerné par le Collectif des Journalistes d’investigation.

A l’Hôpital de district de la Mifi, 95% du personnel médical sont des généralistes. Autant des infirmières que des médecins. « Au service de maternité ou de gynéco-obstétrique, nous avons demandé un gynécologue parce qu’il faut le dire, nous avons sensiblement 700 à 800 femmes en PCN par mois », explique l’Officier de l’Ordre du mérite camerounais décoré par le gouverneur de la région de l’Ouest le 20 Mai 2021.  

Le taux d’accouchement est vraiment très élevé dans cette formation sanitaire. « Il y a des nuits où nous recevons 15 femmes à la maternité au même moment. Le kit d’accouchement est de 6000Fcfa, c’est une norme Etatique… ; au bout d’un mois nous avoisinons sensiblement entre 120 et 130 accouchements à l’Hôpital de district de la Mifi. Je pense que nous sommes parfois arrivé à 200 accouchements par mois…..».  L’organisation des services et la bonne coordination des équipes par le Directeur et son équipe cadre participent pleinement à l’amélioration de l’humanisation des soins et à la mise en place de la démarche qualité comme l’a recommandé le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie.

Le Dr Grégoire Ambassa Elimé est à la discrétion des malades, sans distinction de couche sociale, de tribu ni d’idéologie. Sa philosophie médicale consiste à ne laisser aucun malade en friche. Il met tous les patients sur le même pied d’égalité. Tant et si bien que la plupart de ses initiatives sont déjà gravées dans les mémoires même de toute l’autorité de la Région de l’Ouest. Il a fait de sa tâche quotidienne un vrai sacerdoce, comme quelqu’un qui travaillerait à la vigne du Seigneur. Sa jeunesse parle pour lui quand il le faut.

Il est vif et alerte, prend personnellement des nouvelles des malades, en faisant, le cas échéant, les rondes parfois inopinées dans tous les services, même dans les chambres des malades de jour comme de nuit, allant jusqu’à vérifier les protocoles de prise en charge pour ne pas se laisser raconter des histoires n’ayant parfois rien à voir avec la réalité. « Quand je sors de chez moi tous les jours, dit le Dr Grégoire Ambassa Elimé, je dois y retourner le soir, parfois tard dans la nuit, satisfait de la gestion maximum de malades, d’avoir motivé tous mon personnel à l’idée de sauvé le plus de vies humaines possibles, d’avoir redonné du sourire aux personnes qui l’avaient perdu et que rien ne réussissait à dérider. Une fois que j’ai la conviction de l’avoir bien fait, je peux rendre grâce au créateur de m’avoir donné une telle force… », raconte le chef de la 2è formation sanitaire de la région de l’Ouest en termes d’encadrement de son personnel, du management de proximité et d’hygiène et salubrité, prix décerné par le gouverneur de la région de l’ouest en 2021.

Les difficultés ne manquent pas. L’Hôpital est très petit, nous avons une capacité de 50 lits fonctionnels quand j’arrive en 2019, nous sommes passés sensiblement à 86 lits et nous avons pleins de lits au magasin, mais, nous n’avons pas d’espace pour les installer.

L’autre petit souci qu’on a c’est un souci général dans le système de santé. En effet, nous avons un personnel que nous appelons personnel PBF qui doit être pris en charge par le programme PBF, depuis un moment, ce n’est pas évident.  Nous attendons toujours les subventions.

Elvis Serge NSAA

Interview   

                                                      

Dr Grégoire Ambassa Elimé, Directeur de l’Hôpital de district de la Mifi

Bonjour Monsieur  le Directeur de l’Hôpital de district de la Mifi à Bafoussam, est-ce que d’entrée de jeu, vous pouvez nous dire qui est le Docteur Ambassa Emile Grégoire ?

Je suis Dr Ambassa Elimé Grégoire, médecin de santé publique et Directeur de l’Hôpital de district de la Mifi à Bafoussam.

Vous avez été nommé le 04 septembre 2019 par le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie. Comment  avez-vous trouvé l’Hôpital de district de la Mifi lors de votre installation ?

Je suis nommé le 04 septembre à l’Hôpital de district de la Mifi venant de Sangmélima où j’ai fait 06 ans. Lorsque j’arrive en 2019, à l’Hôpital de district de la Mifi, cette formation sanitaire est dans sa phase de démarrage. Pour le dire en un mot, j’ai été frappé par l’étroitesse ou la petitesse des bâtiments de l’Hôpital de district de la Mifi. Je me suis mis au travail avec l’équipe que j’ai trouvé en place. C’est-à-dire les majors de service, les  surveillants généraux et tout le reste du personnel médical, paramédical et dès le 04 octobre 2019, un mois après ma nomination, nous nous sommes mis au travail. Aujourd’hui, on ne peut que tirer les conséquences positives du travail élaborer par mes collaborateurs et moi.

Ça fait trois ans que vous êtes Directeur de l’Hôpital de district de la Mifi. Quel bilan faites-vous de vos trois années à la tête de cette formation sanitaire ?

Je ne peux pas facilement me noter. Je pense que ce sont les patients ou les usagers qui viennent des quatre coins du département de la Mifi pour une  pris en charge dans cette formation sanitaire, qui peuvent assumer la responsabilité de dire ce que je fais. Ce que je sais c’est que, j’essaie d’implémenter dans cet hôpital le leitmotiv du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie qui prône l’humanisation des soins et le strict respect des normes sanitaires.

Le ministre de la Santé publique veut que les hôpitaux publics du Cameroun appliquent  sans condition, l’humanisation des soins. Je pense que, cette humanisation des soins d’applique à une vitesse grand « V » à l’Hôpital de district de la Mifi. L’accueil est chaleureux, et la prise en charge dans les services, respectent la morne prescrite par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’Hôpital de district de la Mifi est une formation sanitaire de niveau 04 dans la pyramide sanitaire du Cameroun. L’hôpital fonctionne tant bien que mal et nous avons constatez avec beaucoup de joie, une augmentation des patients. Depuis ma prise de fonction ici, le taux de fréquentation a fait un grand bond en avant. Mes collaborateurs et moi, essayons de tout mettre en œuvre pour satisfaire l’usager qui est le malade.

Quel est le taux de fréquentation des patients à l’Hôpital de district de la Mifi depuis votre nomination ?

Quand j’arrive en 2019, au mois de novembre, décembre 2019, nous sommes déjà à 2000 malades à peu près par mois. Nous sommes passés à 2500 voire 3000 malades et le Coronavirus est arrivé. Au début de la pandémie entre le mois d’avril et mai, le taux de fréquentation a drastiquement chuté parce que les patients avaient peur de venir chopper la maladie à l’hôpital parce que  cette pandémie était à l’origine une maladie stigmatisante et puis les patients ont vécu une certaine psychose et le taux de fréquentation a baissé.

Tout était un peu confus pendant la pandémie du Coronavirus. Vous n’ignorez pas que cette psychose était due à la circulation rapide du virus dans les communautés. Nous avons pris un coup et on s’est retrouvé entre 800 et 1000 malades. En effet, depuis fin 2020, mi 2021, la fréquentation a augmenté. Aujourd’hui, nous oscillons entre 1500 et 2000 malades tous les mois.

Monsieur le Directeur de l’Hôpital de district de la Mifi, est-ce que vous pouvez nous présenter maintenant le personnel qui travaille dans cette formation sanitaire ?

Ici à  l’Hôpital de district de la Mifi, 95% du personnel médical sont des généralistes. Autant des infirmières que des médecins. Depuis un certain moment, le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, a affecté un médecin chirurgien à l’Hôpital de district de la Mifi. Parce qu’il faut le dire, nous recevons beaucoup de malades parce que nous appliquons l’humanisation des soins sans condition de l’accueil des patients au portail jusqu’à leurs hospitalisations.

Cette originalité fait en sorte que les patients fréquentent beaucoup plus cette formation sanitaire, parce qu’ils ont confiance à notre capacité à intervenir surtout à bien prendre les prendre en charge quand ils ont besoin de nous. 

Nous avons un chirurgien qui prend bien en charge les malades dans ce service. Nous avons ouvert un service d’imagerie médicale grâce à l’appui du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, qui nous a envoyé un appareil d’échographie qui nous permet de prendre en charge les femmes enceintes et toutes les pathologies qui nécessitent une échographie.

 Par ailleurs, nous avons essayé dans le PBF de voir comment avec un partenariat nous pouvons avoir un service de radiologie. Comme nous avons déjà un chirurgien, il est important que les patients fassent leurs examens au service d’imagerie avant la prise en charge. Jusqu’à présent ça va. Au service de maternité ou de gynéco-obstétrique, nous avons demandé un gynécologue parce qu’il faut le dire, nous avons sensiblement 700 à 800 femmes en PCN par mois.

 Nous avons deux sages-femmes et une sage-femme spécialisée en santé de la reproduction. Ça fait quand même beaucoup pour elles. Nous avons aussi des infirmiers généralistes diplômées d’Etat qui sont aguerries et ont déjà cette expérience. Il y a certaines sages-femmes qui ont déjà 05 ans d’expériences. Elles essaient de faire le travail du gynéco-obstétricien  que nous n’avons pas encore à l’Hôpital de district de la Mifi. En pédiatrie, nous avons 02 voire 03 infirmières qui sont assez aguerries pour nous permettre d’atteindre nos résultats et de prendre soin des nourrissons en pédiatrie.

Trois médecins généralistes qui évidemment s’organisent autour d’un programme que j’ai mis sur pied. Ils font des rotations dans ce service parce que nous n’avons pas assez de médecins. J’ai divisé l’hôpital en département : département de chirurgie, pédiatrie,  maternité gynéco-obstétrique, médecine interne et un département d’accueil des urgences suivi par un médecin. Cela permet à chaque médecin de faire un planning de travail en fonction des départements qui sont à sa charge.  De lundi à vendredi, ils sont là, les week-ends ils font la ronde spéciale.

Le système est fait de telle façon que, pendant la journée, il y a toujours un ou deux médecins à l’appui, plus moi-même qui suis médecin. J’accompagne les autres médecins à la consultation évidemment à la prise en charge de certains cas d’urgence.  Aujourd’hui, j’ai géré 05 cas d’urgence ce matin. C’est cette synergie qui redynamise cet hôpital et cette confiance que le personnel manifeste à mon endroit.

 L’humanisation des soins c’est le fait de prendre en charge toute personne qui a un malaise et qui se rend dans une formation sanitaire. Ici l’humanisation des soins s’applique. Au niveau de l’accueil, il y a un service avec une petite pharmacie qui permet de lever le pronostic vital du malade qui arrive aux urgences.

L’équipe qui est de permanence est préparée pour parer à toutes les éventualités. C’est cette façon de travailler ici à l’Hôpital de district de la Mifi qui fait de cet hôpital, l’un  des plus fréquentés de la région de l’Ouest.

Cette humanisation des soins  permet de valoriser et de viabiliser les formations sanitaires au Cameroun. Nous les professionnels de la santé, nous apprécions évidemment cette philosophie du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie.

Quel est le taux de fréquentation des femmes à la maternité de l’Hôpital de district de la Mifi ?

Disons que nous sommes partis de 900 à 950 femmes enceintes à la CPN. La Covid-19 a installé une psychose dans les hôpitaux et le taux de fréquentation est passé de 500 à 7000 femmes enceintes. Quand on parle de la femme enceinte, on parle de l’obstétrique, c’est-à-dire la maternité.

Le taux d’accouchement est vraiment très élevé. Il y a des nuits où nous recevons 15 femmes à la maternité. Avec cette fréquence, nous avons augmenté le nombre de lits dans la salle d’accouchement. Lorsque nous sommes débordés, nous faisons des accouchements au bloc opératoire, s’il n’est pas occupé, parce que nous avons 05 lits dans la salle d’accouchement à la maternité.

Les femmes accouchement énormément à l’Hôpital de district de la Mifi. La situation géographique de l’hôpital est favorable à la fréquentation de l’hôpital. L’humanisation des soins appliquée sans condition à l’Hôpital de district de la Mifi est aussi pour beaucoup. En maternité, le kit d’accouchement est de 6000Fcfa. 

A l’Hôpital de district de la Mifi, nous sommes l’un des hôpitaux qui a été choisi évidemment pour prendre en charge les déplacés de la crise socio-politique du Nord-Ouest. Tous les patients déplacés sont systématiquement pris en charge ici. Les femmes enceintes déplacées accouchent presque gratuitement à l’Hôpital de district de la Mifi, elles arrivent souvent sans argent parfois sans être accompagnée. Nous les prenons en charge en prenant en compte ce qu’ils vivent. Depuis 2020, plus de 650 femmes enceintes déplacées de la région du Nord-Ouest ont déjà accouché à l’Hôpital de district de la Mifi.

 Donc nous avons à moyenne 08 à 15 femmes qui accouchent dans cet hôpital par jour. Au bout d’un mois nous avoisinons sensiblement entre 120 et 130 accouchements à l’Hôpital de district de la Mifi. Je pense que nous sommes déjà entre 200 et 250 accouchements par mois.

95% des accouchements de passent sans complications, sans déchirures, sans problème d’hémorragies intenses. 95% des accouchements se passent normalement. L’accouchement a une connotation différente ici. Quand une femme accouche ici, le lendemain, elle veut partir ; Alors qu’on doit l’observer encore pendant 72heures. Après l’accouchement d’une femme, on doit contrôler l’évolution du post-partum, mais on a toujours des difficultés à garder les femmes ici, ce qui fait que mon équipe : deux sages-femmes à temps plein et deux sages-femmes en appui réussissent tout de même à convaincre certaines de rester 48 heures après l’accouchement.

 Pour celles qui veulent rentrer automatiquement, nous sommes obligés de faire une consultation post-partum rapidement avec une vérification d’un certains nombres de choses avant de décider de la libérer. On les demande de revenir s’il y a un souci à la maison. Parfois, il y a certaine qui ne veulent même pas dormir. Parfois une femme accouche dans la nuit le lendemain matin elle veut déjà rentrer chez elle (rire).

Quels sont les piliers sur lesquels vous vous appuyez pour humaniser les soins ?

Nous travaillons avec les humains, c’est-à-dire les médecins, les infirmiers et puis l’Hôpital est une structure d’Etat qui produit tant bien que mal sur le plan économique. Dans ce cas, il faut  organiser toute une motivation autour des équipes, autour du personnel qui balaie la salle, qui nettoie le sol jusqu’au Directeur que je suis. Je pense que le ministère de la Santé publique a défini les canaux de gouvernance d’une formation sanitaire. Cette gouvernance doit se fait en collégialité avec le Maire. 

Le Maire de Bafoussam 1er est le président du comité de gestion de l’Hôpital de district de la Mifi. L’Hôpital de district de la Mifi fait des recettes tous les mois, ces recettes sont contrôlées tous les 10 jours de façon décadaire. A la fin du mois, il y a un pourcentage qui doit être reversé au personnel comme quote part en guise de motivation et il y a un pourcentage pour assurer les charges quotidiennes de l’hôpital. Il y a également le programme PBF, qui a facilité la gestion des formations sanitaires.

Lorsqu’un personnel de santé sait exactement ce qu’il a fait dans une formation sanitaire, et ce qu’il va lui revenir à la fin du mois comme sa quote part et un autre système de primes qui a été mise encore avec le comité de gestion, ça fait en sorte que c’est un élément qui vient renforcer la dynamique de l’équipe médicale en place. C’est un élément qui vient renforcer cette envie de bien faire.

Parce que, lorsque les gens sont bien motivés, lorsque les gens savent que le travail pour lequel ils sont assignés, il y a une motivation derrière, ils sont galvanisés. En plus de cette motivation, il y a la communication qui est très fluide. L’entente et le dévouement donnent de très bons résultats. Au bout de la chaîne, c’est le malade qui est satisfait. Nous sommes là pour les malades et rien d’autres.

Depuis les techniciens de surface jusqu’au directeur, si la communication passe, je pense que le malade qui est au centre de nos préoccupations sera bien pris en charge. Pour que la mayonnaise prenne, il faut que la motivation suive. A la fin de chaque mois, nous faisons une réunion sur la gestion de l’hôpital. Au cours de la réunion, nous interpellons les médecins, les surveillants, les majors, les infirmières, sages-femmes sur leurs manquements. Pour ceux qui ont des manquements, ils sont interpelés par la hiérarchie et ramenés à la raison.  Les personnels qui se sont distingués ont un bonus.

Un gestionnaire d’hôpital doit être un bon pédagogue comme le recommande le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie. Ils sont des adultes, des chefs de famille, la façon de les gérer devrait épouser un certain nombre de paramètre. C’est toute cette organisation qui est mis en place pour assurer l’humanisation des soins.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le cadre de l’humanisation des soins à l’Hôpital de district de la Mifi ?

  Les difficultés ne manquent pas. Nous avons une organisation qui est assez fluide. Cette organisation satisfait le personnel et les usagers à plus de 95%. Vous savez qu’il ne manque jamais des brebis galeuse dans un système, il y a toujours ceux qui vont chercher à aller contre la norme. Il faut être ce manager qui va trouver les moyens pour les ramener. Il y a aussi beaucoup de cas d’indigent qui varie tous les mois entre 18% ; 23% voire  25%. Par ailleurs, beaucoup de patients aussi disparaissent dans la nature laissant même parfois leurs effets …

L’Hôpital est très petit, nous avons une capacité de 50/60 lits quand j’arrive en 2019, nous sommes passés sensiblement à 86 lits et nous avons des lits mais, nous n’avons pas d’espace pour les installer. Ce qui fait que nous contentons des 86 lits que nous avons. Nous recevons 700 femmes enceintes et 10 à 15 accouchements de nuit, et sur les 800, 10% doivent être césarisées c’est un calcul biostatistique. Nous avons un chirurgien qui nous aide beaucoup dans la césarienne bien que ce soit le domaine du gynécologue. 

L’autre petit souci qu’on a c’est un souci général dans le système de santé. En effet, nous avons un personnel que nous appelons personnel PBF qui doit être pris en charge par le programme PBF, depuis un moment, ce n’est pas évident.  Nous attendons toujours les subventions. Nous attendons les subventions et ce n’est pas toujours évident. Malgré tout, on se bat pour aider ce personnel afin qu’ils ne se retrouvent pas au quartier. Le vrai problème ici, c’est l’espace. Ayant pas d’espace, nous n’avons pas un endroit pour mettre un incinérateur et ça nous embête beaucoup.  Voilà les petits problèmes que nous avons.

Quelles sont vos distinctions                                                                      

J’ai décroché en 2021, le prix d’Excellence managériale, de la meilleure incarnation de la morale publique le leadership dans la bonne gouvernance, la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans la gestion et le développement des formations sanitaires publiques, le contrôle de la qualité des soins, la lutte contre le détournement des malades et la corruption, l’humanisation des soins pour une contribution à l’émergence du Cameroun, le respect des institutions de la république. Ce prix a été décerné par le Collectif des journalistes d’investigation. J’ai été décoré Officier de l’Ordre du mérite camerounais par le gouverneur de la région de l’Ouest en 2021, je suis le vainqueur Du nutrition Ambassador Program 2020 et 2021. En reconnaissance de sa précieuse contribution dans la lutte contre les carences nutritionnelles &l’anémie au Cameroun à travers le programme d’ambassadeurs de la nutrition avec CERELAC. 

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

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