« La couverture vaccinale record au centre, mais les défis persistent »

0
47

 Dr, quel bilan tirez-vous des Journées nationales de vaccination de riposte à l’épidémie de poliomyélite qui se sont déroulées du 24 au 27 avril 2025 dans la région du Centre ?

Je vous fais un petit bilan de la campagne de vaccination qui vient de s’achever. Les données de vaccination sont encore en cours de collecte sur le terrain. Nous avons 33 districts de santé, et les contextes varient considérablement d’un district à l’autre. Certains districts de santé comprennent des zones difficiles d’accès, enclavées. Par conséquent, les données de ces districts pourraient être globalement partielles.

Concernant les premières données qui me parviennent de nos 33 districts de santé, la couverture vaccinale au niveau de la région du Centre se situe autour de 100%. Nous sommes à 100% de la couverture vaccinale, ce qui correspond exactement à notre dénominateur, le nombre d’enfants ciblés pour la vaccination. Bien évidemment, ce dénominateur n’est pas toujours très précis ni entièrement fiable.

En analysant les données par district, on observe des districts de santé comme Biyem-Assi qui affichent 107% de couverture vaccinale, ainsi qu’Efoulan et Djoungolo. Treize districts ont dépassé les 100%. Par ailleurs, environ vingt districts de santé ont une couverture inférieure à 100%. Parmi les districts les moins performants, on note Mbandjock, Ntui et Evodoula.

Concernant Mbandjock, il s’agit probablement d’un problème de dénominateur, car nous savons déjà que la cible a été surestimée dans ce district. Voilà donc un aperçu de la situation. Globalement, sur le plan administratif, nous avons atteint l’objectif qui avait été assigné.

Maintenant, il est également nécessaire d’attendre les résultats des enquêtes indépendantes. Ces enquêtes nous indiqueront s’il existe des zones qui ont été insuffisamment couvertes et permettront d’estimer le nombre réel d’enfants non vaccinés, indépendamment des données transmises par les districts de santé.

Quelles difficultés vos équipes ont-elles rencontrées sur le terrain ?

Les difficultés rencontrées par nos équipes de terrain ont inclus des refus de vaccination. La saison des pluies a également représenté une menace et a ralenti leur progression. L’accès aux zones montagneuses en saison sèche est différent et moins ardu qu’en saison pluvieuse, où les intempéries ont considérablement entravé nos opérations. Il y a eu des jours entiers de pluie, réduisant d’autant le temps disponible pour la vaccination. En résumé, nous avons fait face à des refus, aux problèmes liés aux intempéries, et malheureusement, quelques accidents impliquant nos agents ont été signalés sur le terrain.

Quels sont les points positifs à retenir de cette campagne de vaccination ?

Le premier point positif majeur est la collaboration du secteur de l’éducation. Les portes des établissements scolaires nous ont été grandement ouvertes, notamment grâce à l’annonce du ministère de l’Éducation de base qui a facilité l’accès de nos équipes aux écoles. L’appui de nos partenaires dans l’approvisionnement en vaccins et intrants a également été crucial. Nous avons bénéficié d’une très forte participation des médias, qui, après avoir été briefés, ont contribué à dissiper les hésitations des parents dans diverses communautés. De plus, nous avons eu suffisamment de vaccins disponibles sur le terrain, sans rencontrer de problèmes de retour, ce qui est un excellent point. Enfin, aucun incident majeur n’a été relevé pendant la campagne de vaccination.

Les enfants de zéro à cinq ans ont reçu le vaccin. Qu’est-ce qui est prévu en cas de malaise ou de problème chez un enfant vacciné ? Quels sont les différents effets secondaires possibles ?

Le vaccin contre la poliomyélite est un vaccin extrêmement sûr, avec une très faible probabilité de provoquer des dommages chez les receveurs. Cependant, comme tout médicament, il existe une susceptibilité, dans certaines conditions spécifiques, à des effets secondaires. L’effet secondaire le plus fréquent et connu est la fièvre.

Des effets secondaires extrêmement rares existent, avec un seul cas possible pour des millions de doses administrées, ce qui témoigne de la sécurité du vaccin. En cas d’effet indésirable, il est recommandé aux parents de conduire immédiatement l’enfant à la formation sanitaire la plus proche, où un système de prise en charge des effets secondaires est en place. Généralement, en cas d’hospitalisation liée à la vaccination, l’hôpital transfère les factures au programme élargi de vaccination pour remboursement.

A lire aussi: Campagne de vaccination contre la poliomyélite : La région du Centre fait un pas vers l’éradication

Ainsi, si un enfant vacciné subit un dommage nécessitant une hospitalisation, l’hôpital en informe le PEV qui prend en charge les frais. Il est important de noter qu’aucun cas de ce type n’a été signalé depuis la fin de la campagne. Cette procédure vise à rassurer les parents sur la prise en charge par l’État des éventuels dommages liés à la vaccination. Dès qu’un effet indésirable est signalé et avéré lié à la vaccination, nous en sommes informés et la prise en charge est gratuite.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

 

 

Comments are closed.