Lutte antivectorielle au Cameroun : Le CRID engagé dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle

2
183

Le Centre for Research in Infectious Diseases (CRID) à travers le projet PIIVEC, a organisé le 13 avril 2022 un atelier d’échanges sur les maladies à transmission vectorielle. Ces assises ont  pour objectif de rassembler toutes les parties prenantes dans la lutte contre ces maladies au Cameroun. Car elles touchent avant tout les zones tropicales et subtropicales et de façon disproportionnée les populations les plus pauvres.

Au cours de cet atelier qui a réuni plusieurs parties prenantes parmi lesquelles, le ministère de Sante publique ; le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation ; le ministère de l’environnement, de la protection de nature et du développement durable ; le ministère de l’agriculture ; le ministère de l’élevage, des pêches et industries animales ; l’Organisation mondiale de la santé ; les organisations non gouvernementales ; les institutions de recherche, les chercheurs et universitaires, il a été question de faire un état de lieu sur les activités de lutte et de recherches engagées, dans  le but de réduire le fardeau des maladies à transmission vectorielle dans le pays. Les résultats de cet atelier vont permettre de fournir des preuves scientifiques  aux autorités responsables de la santé pour appuyer la prise de décision en matière de lutte Antivectorielle. En outre, cet atelier a permis d’identifier les besoins et priorités en matière de recherche scientifique, afin d’accroître l’impact de la lutte contre les vecteurs dans le contrôle des maladies à transmission vectorielle.

Soulignons que, le projet de Partenariat pour accroitre l’impact de la lutte antivectorielle (Piivec) pendant les quatre dernières années a joué un rôle important dans lutte antivectorielle avec pour but d’augmenter l’impact pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle. « Le projet Piivec avec sa lutte antivectorielle vient à point nommé parce que toutes les maladies tropicales négligées ont maintenant au niveau de la feuille de route de l’Oms, un pilier qui est la recherche opérationnelle et la recherche fondamentale incluant la lutte antivectorielle » a souligné le Pr Epée Emilienne, chef service des maladies tropicales négligées au ministère de la Santé. En 04 ans ce projet a également formé de nombreux chercheurs au Cameroun « nous pouvons à la fin de ses quatre années, être fiers parce que le projet Piiveg a aidé à la formation de la nouvelle génération de chercheurs en ce qui concerne les maladies à transmission vectorielle » a rassuré le Pr Charles Wondji, Directeur Exécutif du CRID.

Rappelons qu’une maladie à transmission vectorielle est une maladie qui est causée par un germe pathogène (virus, parasite, bactérie) véhiculé et inoculé par un vecteur (moustique, phlébotome, tique, punaise…), ce vecteur s’étant lui-même infecté sur un hôte virémique. Les vecteurs sont des organismes vivants capables de transmettre des maladies infectieuses d’un hôte (animal ou humain) à un autre. Il s’agit souvent d’insectes hématophages, qui, lors d’un repas de sang, ingèrent des micro-organismes pathogènes présents dans un hôte infecté (homme ou animal), pour les réinjecter dans un nouvel hôte après une reproduction de l’agent pathogène. Souvent, une fois qu’un vecteur devient infectieux, il est capable de transmettre l’agent pathogène pour le reste de son cycle de vie à l’occasion de chaque repas de sang suivant.

Désiré EFFALA

 

Interviews

« Nous avons compris que cette réunion était vraiment importante »

Pr Flobert Njiokou, Directeur Exécutif Adjoint du CRID, Chef du Projet TVCAG

Monsieur quels sont les défis et les avancées de cette réunion ?

Cette réunion qui est celle du groupe technique chargé de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle, est  une partie d’un gros programme appelé Piivec qui a pour but d’augmenter l’impact de la lutte vectorielle parmi les méthodes qu’on utilise pour lutter contre les maladies à transmission vectorielles. Et ce groupe technique va revoir les données du pays assez régulièrement et de voir les avancées qu’on a fait, de voir là où on a les problèmes et de décider ce qu’il faut faire par la suite pour pouvoir améliorer les méthodes de lutte contre les maladies à transmission vectorielle. Il s’agissait aujourd’hui de la 3ème réunion donc il était question pour nous  d’évaluer tout ce qui a été fait pendant 4 ans. Et nous nous rendons compte que, nous avons réussi à fédérer beaucoup de gens qui travaillaient sur les mêmes maladies. Nous avons essayé de donner des sujets aux jeunes chercheurs et qu’ils ont implémenté. Maintenant il y’a les résultats qu’ils présentent, nous avons déjà publié certains résultats.  Beaucoup d’entre eux sont recrutés dans les universités d’Etat, ils ont gagné d’autres projets par les formations. Nous avons compris que cette réunion était vraiment importante. Nous sommes en train  de discuter actuellement sur comment faire pour que cela puisse perdurer parce que pour le programme  Piivec le financement est arrivé  au bout. On n’est pas découragé parce qu’on a déjà eu les idées pour continuer à faire vivre le programme en attendant d’autres financements.

Vous qui travailler dans ce milieu qu’elle est l’état des lieux des maladies à transmission vectorielles au Cameroun ? 

C’est difficile de parler de toutes les maladies parce que les sors ne sont pas de même. La Secrétaire permanente du programme de lutte contre le paludisme, montrait que le nombre de cas a augmenté globalement ces derniers temps  et qu’au niveau du Cameroun l’augmentation n’est pas très grande. Les difficultés sont celles de la lutte antivectorielle avec la résistance qui apparaît.  Pour la maladie du sommeil, nous avons encore 04 foyers qui sont actifs au Cameroun une équipe régulière lutte dessus actuellement. On a encore les malades et on doit commencer à s’occuper un peu plus. Les cas comme l’onchocercose tout se bloque toujours au niveau de la  lutte antivectorielle,  sans laquelle on ne pourra jamais totalement éliminer mais on dit toujours c’est très cher. On aurait vraiment voulu qu’il y ait un plan national de lutte contre l’onchocercose pour cette maladie puisse aussi être éliminée comme le souhaite l’Oms.

 

« L’un des premiers défis c’est de générer davantage des données sur ces vecteurs »

Pr Charles Wondji, Directeur Exécutif du CRID

Quels sont les défis dans la lutte antivectorielle au Cameroun ?

Y a d’abord un manque de connaissance sur les vecteurs. Et si on ne connait pas l’ennemi, on ne peut pas bien le combattre. Donc l’un des premiers défis c’est de générer davantage des donnés sur ces vecteurs, que ce soit les moustiques, que ce soit la mouche qui transmet la maladie du sommeil, que celles qui transmettent l’onchocercose, nous avons besoin de générer davantage des données mais aussi de former les chercheurs parce que sans capacité humaine on ne peut pas faire grand-chose. C’est ça le but en fait du Piivec et du cadre d’action que nous avons mis sur pied en réunissant tous les experts dans la lutte antivectorielles pour définir les stratégies pour mieux lutter contre ces maladies.

Directeur le projet PIIVEG arrive à sa fin quelle est la prochaine étape ?

Effectivement, le projet Piivec est arrivé à sa fin après 04 ans mais la bonne nouvelle déjà c’est que, le Centre de recherche des maladies infectieuse le Crid a d’autre projet qui entendent soutenir l’action de la lutte antivectorielle au Cameroun. Et  ces projets vont travailler avec les différents acteurs antivectoriels des programmes de lutte du ministère de la santé, les autres partenaires des centres de recherche et d’autres ministères. Donc je peux déjà vous dire que bien que le projet Piivec arrive à son  terme, il y a d’autres projets en cours qui vont soutenir l’action sur le terrain.

En ce qui concerne la formation et la recherche quelle est le bilan que vous faites de ces 04 ans ?

Nous pouvons à la fin de ses quatre années, être fiers parce que le projet Piivec a aidé à la formation de la nouvelle génération de chercheurs en ce qui concerne les maladies à transmission vectorielle. Il y a notamment quatre jeunes chercheurs  qui ont déjà eu leur doctorat ; ils ont été formés de manière internationale avec la collaboration des partenaires étrangers notamment britanniques mais aussi africains. Donc, ils sont vraiment à la pointe en ce qui concerne la transmission vectorielle. Nous avons également des étudiants, avec au moins quatre étudiants en thèse dans des universités camerounaises qui ont été formés et qui ont acquis l’expertise de pointe pour être demain au-devant de la scène. Et en plus de cela, il y a également la formation au niveau des chercheurs camerounais parce qu’il y a 13 projets de recherches opérationnels qui ont été alloués aux jeunes chercheurs de différentes universités qui ont générés les données qu’ils ont mis à la disposition des programmes de lutte antivectorielle. Je vous donne un exemple, la prochaine campagne de distribution des moustiquaires imprégnées a été formée à partir des résultats de terrain qui ont été générés par un jeune camerounais qui a mis en évidence la moustiquaire le plus appropriées pour lutter contre les moustiques qui deviennent de plus en plus résistant  aux insecticides. Donc le Cameroun lors de la prochaine Campagne, utilisera les moustiquaires les plus appropriées au contexte camerounais. C’est résultats directe du projet Piivec. 

Propos recueillis par Désiré EFFALA

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR