Lutte contre le paludisme – Les parlementaires et la société civile s’activent pour plus de ressources

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Réunis le 15 juin 2021 à Yaoundé, une Taskforce des parlementaires pour la mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre le paludisme a été mis sur pied. Ladite concertation était menée par Impact Santé Afrique (ISA), le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et le Ministère de la Santé Publique. 

Selon le rapport annuel de 2020 du Programme National de la Lutte contre le Paludisme (PNLP) dans les formations sanitaires du pays, 4121 décès de paludisme confirmés (64% d’enfants de 0-5 ans), 2 646 139 cas de paludisme confirmés rapportés (32% d’enfants de 0-5 ans), le taux d’incidence est de 101 cas confirmés pour 1000 habitant, une morbidité proportionnelle du paludisme à 28%, soit un taux de mortalité de 16 décès de paludisme pour 100 000 habitants, Mortalité proportionnelle de 17%.

Ces chiffres démontrés qui sont très alarmant, ne rendent pas indifférent le ministre de la Santé Publique qui  face à la presse lors de la journée mondiale de la lutte contre le paludisme a indiqué vouloir mettre un terme à cette pandémie au Cameroun. « Pour s’arrimer au contexte mondial tout en reconnaissant et en célébrant les succès réalisés, nous devons regarder vers l’avenir l’objectif étant de « tirer un trait sur le paludisme » d’ici 2030. Nous savons désormais comment mettre fin au paludisme et nous sommes impatients de rejoindre les pays qui ont vaincu cette maladie. Néanmoins, mettre fin au paludisme ne sera pas facile. Pour réussir, nous devons ; nous assurer que le paludisme reste une priorité nationale – non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour le secteur privé et les communautés ; agir de manière diligente et nous assurer de disposer des ressources nécessaires pour la mise en œuvre la stratégie nationale de lutte contre le paludisme ; emmener chaque Camerounais à déclarer : «Zéro paludisme je m’engage!» en vue de tirer effectivement un trait sur le paludisme. Pour soutenir cette cause et cette importante campagne, j’annonce que le Cameroun est en train de mettre en place le Conseil et le Fonds National pour l’Élimination du Paludisme.», a-t-il déclaré.

Dans cette même lancée,  la déclaration des communautés affectées par le paludisme et de la Société Civile a appelé les dirigeants à ; Augmenter l’allocation des ressources nationales pour la santé et donner la priorité aux interventions à haut impact et dirigées par la communauté ; Mettre en place et rendre opérationnelle la Couverture de Santé Universelle en améliorant les services de santé abordables pour tous ; Veiller à ce que des outils de lutte contre le paludisme de haute qualité et des produits efficaces (tels que des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action) continuent d’être déployés dans les communautés, même les plus isolées ; Résoudre à long terme les problèmes de rupture de stock de médicaments et de produits médicaux dans le système de santé (y compris dans les établissements de santé périphériques) ; Accroître la représentation des communautés touchées par le paludisme dans les organes de coordination nationaux et dans toutes les plateformes stratégiques et les espaces de décision en matière de santé ; Accroître les capacités techniques, financières et institutionnelles de la Société Civile et des organisations communautaires afin qu’elles puissent contribuer encore plus efficacement et qualitativement à la réduction de la morbidité et de la mortalité dues au paludisme ; Garantir les droits de l’homme, la sensibilité aux questions de genre et la dignité des communautés dans la définition des politiques, des stratégies et la mise en œuvre des interventions de contrôle/élimination du paludisme ; Garantir des programmes équitables axés sur la communauté et basés sur les besoins des personnes touchées par le paludisme ;

Soutenir le suivi communautaire mené par les communautés pour les interventions contre le paludisme et assurer la qualité des interventions actuelles ; Développer les interventions communautaires contre le paludisme en augmentant le nombre d’Agents de Santé Communautaires (ASC) formés, équipés et rémunérés équitablement ; Assurer la protection du personnel de santé et des agents de santé communautaires qui sont essentiels pour la continuité des services de lutte contre le paludisme pendant la crise COVID-19 ; Évaluer l’impact de COVID-19 dans la lutte contre le paludisme et garantir des mesures de gestion des épidémies tout en continuant à mettre l’accent sur la continuité des services de lutte contre le paludisme.

Cette rencontre tenu le 15 juin 2021 s’est clôturé avec comme recommandations principales : L’augmentation du budget national alloué à la santé à 7% en 2022 comparativement à 4% qui est le pourcentage alloué à la santé ;et ceci progressivement chaque année jusqu’à l’atteinte de l’objectif des 15% du budget de l’État alloué à la Santé conformément à la Déclaration d’Abuja de 2001 ; La création d’une Commission de Suivi des Parlementaires du respect des engagements de l’État en matière de Santé (exp : mobilisation des fonds de contrepartie de la subvention Paludisme, Tuberculose et VIH/sida du Fonds mondial) ; L’amélioration de l’accès aux services de santé y compris pour les populations les plus vulnérables à travers la mise en œuvre du plan stratégique de santé communautaire, la dotation d’un statut de l’Agent de Santé Communautaire (ASC) et allocation des ressources pour la prise en charge de ces ASC.

Jean-Claude KENDEG

Réactions

« Nous avons exhortés les parlementaires »

Malachie Manaouda, ministre de la Santé Publique

Nous participons au coté du parlement, dans le cadre de la sensibilisation contre le paludisme et là, nous avons déclinés un certains nombres d’actions que le gouvernement sous la houlette de son chef conduit, et suivant les très hautes instructions du Président de la République, nous conduisons dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le paludisme. Globalement, nous savons que nous continuons d’avoir ce problème comme étant un problème de santé publique parce que nous avons enregistrés environ 7 millions de cas et 11 000 décès au cours de l’année 2020. Nous pensons que c’est inacceptable, donc, nous devons tous nous engager. Nous avons exhortés les parlementaires à faire trois choses : d’abord amener en leurs sein une campagne pour faire engager d’autres parlementaires à faire la lutte contre le paludisme, nous avons demandé en termes de responsabilité de s’engager à mener cette campagne parce que nous disons aussi «Zéro paludisme je m’engage!» et là nous allons vers les populations camerounaises, et la troisième choses c’est cette poussée vers la recherche financière pour pourvoir couvrir le plan stratégique qui été adopté.

Olivia Ngou, Impact Santé Afrique

« Nous demandons précisément que l’année prochaine qu’il ait une augmentation de 3% » 

Aujourd’hui nous travaillons avec les parlementaires qui sont en train de lancer la première Taskforce pour la mobilisation des ressources pour le paludisme et aussi pour la santé. Ce que l’on attend des parlementaires est la mobilisation du budget de l’État pour la santé, comme on l’a vu avec le Covid-19. C’est important que le budget de la santé passe de 3% à au moins 15%, d’après la déclaration d’Abuja, nous demandons précisément que l’année prochaine qu’il ait une augmentation de 3%, et que l’on puisse aller à 7% en 2022, et progressivement aller jusqu’à atteindre l’objectif de 15%. Cette augmentation va spécifiquement contribuer au financement des agents de santé communautaire qui sont dans les villages, aussi ces financements vont aider à combler les gaps qui existent en terme de moustiquaires imprégnées et renforcer tout le système de santé.

Propos recueillis par JCK

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