Variant Delta: la rentrée scolaire risque de faire flamber l’épidémie

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Selon les épidémiologistes, si les établissements scolaires ne sont pas sécurisés, les mesures barrières avec, les enfants vont être contagieuses, pratiquement autant que les adultes.

Plus de 06 millions d’élèves font leur rentrée scolaire ce lundi, après un an et demi d’une pandémie qui a perturbé leur scolarité, et alors que le Covid-19 n’a pas disparu. Un protocole sanitaire prévoit notamment le port du masque par les élèves dès la classe de sixièmes. D’après Olive Atangana, le Cameroun a enregistré 1250 nouvelles infections et 15 décès liés au coronavirus en 15 jours. Selon les officiels de la santé, 16 cas du variant Delta circulent déjà au Cameroun. Ils ont été détectés et confirmés dans 4 régions. Il s’agit de celles du Centre, Littoral, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.

Soit 14 cas positifs au variant Delta dans les deux grandes métropoles du pays entre mai et juillet 2021 et deux au Sud-Ouest et à l’Extrême-Nord. Le variant delta fait peur parce qu’il a la particularité d’avoir beaucoup de plus de mutations que les autres. C’est d’autant plus préoccupant que des variants circulent en terres camerounaises depuis janvier 2021. Il s’agit notamment de ceux Sud-Africain et Indien (Delta), réputés plus contagieux et dangereux. Par ailleurs, la capacité de testing du Cameroun n’est pas équivalente à celle des pays développés comme la France, les Etats-Unis ou de la Grande Bretagne. Par conséquent de nombreux cas restent dans la communauté en réalité sans être testé. D’après Olive Atangana, les acteurs impliqués dans la riposte nationale contre le Covid-19 au Cameroun interrogés sont donc tous unanimes à ce propos.

 Préventions

Le Cameroun s’achemine en effet vers la 3e vague. Celle-ci pourrait survenir « dès novembre » prochain d’après Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique. Et le pays fait face à 4 facteurs de vulnérabilités identifiés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à cet effet. Ce sont la circulation des variants, les rassemblements à venir (rentrée scolaire, fêtes de fin d’année, Can 2022), le nom respect des mesures barrières et le faible taux de vaccination. Par conséquent, « Il est important de renforcer les mesures barrières », préconise Olive Atangana. Au départ, les personnes âgées étaient les plus touchées, maintenant les jeunes de 12 ans sont aussi concernés. « Aux États-Unis, au Canada, en Inde, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne…, les pédiatres et les sociétés savantes appellent à protéger davantage les moins de 12 ans. À notre tour, aujourd’hui, de tirer la sonnette d’alarme », écrit ce collectif rassemblant notamment les épidémiologistes. Ils soulignent que « le taux d’hospitalisation des 0-19 ans augmente dans les pays où le variant Delta est majoritaire ». En France, où ce variant est prédominant à plus de 98 %, le nombre d’hospitalisations des 0-9 ans est « le double de celui de l’année dernière » à la même date, et « le quadruple » de celui des 10-19 ans. Le variant Delta « a complètement changé la donne », a souligné à l’AFP Robert Cohen, président du Conseil national professionnel de pédiatrie (CNP), en notant que « mathématiquement, comme il est deux à trois fois plus contagieux, il y aura plus de formes graves et d’hospitalisations » y compris chez les plus petits, même si cela reste rare. Mais surtout, « les enfants vont être contagieux, pratiquement autant que les adultes avec les premières souches du virus », un scénario totalement différent de la rentrée 2020, où le virus circulait très peu chez les petits, et des petits vers les adultes. C’est pourquoi le pédiatre et infectiologue hospitalier recommande de continuer de vacciner intensément les adolescents, d’augmenter la protection des enseignants, du personnel scolaire et des parents, et de « renforcer les mesures de prévention dans les écoles », avec une politique de tests « plus fréquents, plus effectifs pour dépister très tôt les cas ».

Elvis Serge NSAA

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