Onchocercose : Recrudescence des cas au Cameroun

Selon le ministère de la Santé publique, les hôpitaux de la région du Centre, Sud et Est ont enregistré plusieurs cas durant les trois derniers mois
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Selon le ministère de la Santé publique, les hôpitaux de la région du Centre, Sud et Est ont enregistré plusieurs cas durant les trois derniers mois

La cécité des rivières sévit dans le pays. Les  hôpitaux du département de Lekie, l’unité administrative où se trouve Sa’a, ont signalé des centaines de nouveaux cas d’onchocercose au cours des trois derniers mois. Par ailleurs, le Minsanté indique qu’en plus de cette localité, plusieurs autres hôpitaux dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud du Cameroun ont signalé au moins 6 000 nouvelles infections, toujours en espace de trois mois. D’ailleurs, les chiffres pourraient être plus élevés, car 70 % des Camerounais ont recours à la médecine traditionnelle africaine, qui s’avère difficile à la  collecter des données. Le gouvernement affirme que l’augmentation est due aux inondations et à l’exploitation de nouvelles terres agricoles près des cours d’eau, attirant des colons.

En effet, l’onchocercose ou « cécité des rivières » est une maladie parasitaire causée par le ver filaire ‘’Onchocerca volvulus’’. Elle est transmise par les piqûres des mouches infectées de l’espèce Simulium, qui se reproduisent dans les rivières et les cours d’eau à courant rapide, en particulier dans les zones où la population est dépendante de l’agriculture. Pour lutter contre cette maladie considérée comme problème de santé publique, le gouvernement camerounais a conjointement adopté, le plan d’éradication, le 30 janvier 2023, avec celui de la Prise en charge de la morbidité et de prévention des incapacités (PCMPI) dues à la filariose lymphatique pour la période 2022-2026. Ces documents normatifs  adoptés visent à éradiquer d’ici 2030 les Maladies tropicales négligées (MTN) parmi lesquelles se retrouvent de nombreuses maladies infectieuses qui sévissent dans des milieux déshérités dues surtout à la chaleur et à l’humidité des climats tropicaux parmi lesquels  l’Onchocercose.

Zones endémiques

Selon Minsanté, les plans stratégiques de riposte prévoient dans les grandes lignes : le renforcement des interventions de terrain dans les zones endémiques ; l’amélioration de la planification axée sur les résultats de la mobilisation des ressources, de la viabilité financière et du partenariat ; et le renforcement du suivi et l’évaluation de la surveillance et de la recherche opérationnelle en vue d’accélérer l’élimination de l’Onchocercose. Selon l’étude sur la charge mondiale de morbidité réalisée en 2017, 220 millions de personnes au moins avaient besoin d’une chimio prévention de l’onchocercose, 14,6 millions souffraient d’une atteinte dermique et 1,15 million d’une perte de la vision. Notons que le Cameroun est entré dans la lutte contre les MTN autour des années 90. A ce jour, 119 districts de Santé sont méso et hyper endémiques et 80 sont hypo endémiques de l’Onchocercose. Les chiffres de la Filariose montrent 144 Districts de Santé endémiques, avec 17.023.774 personnes à risque. Dans le cadre de la Couverture santé Universelle(CSU), le Gouvernement s’engage à mettre à la disposition des programmes MTN, des infrastructures modernes, et un personnel en quantité et qualité suffisante.

Divine KANANYET

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